Calvi-Monaco en water bikes: ils n’ont pas flanché malgré des conditions extrêmes
Autour de la princesse Charlène, deux équipes ont rallié la ville corse à la Principauté. 180 km de traversée de la mer Méditerranée pour une cause qui lui est chère. Ambiance ce dimanche 13 septembre à l’arrivée.
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Thibaut ParatPublié le 13/09/2020 à 19:43, mis à jour le 13/09/2020 à 19:45
180 km de traversée de la mer MéditerranéePhoto Cyril Dodergny
Depuis, la digue du port Hercule, ce fut d’abord de petits points perdus au milieu de l’immensité bleue. Puis, au gré des minutes, des silhouettes pédalant sur de drôles d’engins répondant au nom de water bikes.
Enfin, à l’approche du quai Louis-II, des visages éreintés par un challenge sportif, aussi inédit qu’époustouflant. Ceux de la princesse Charlène (Team Serenity) et, un quart d’heure plus tard, de son frère Gareth Wittstock (Team Notorious) (1).
Ce dimanche, à 11 h 31 précises – 22 heures et 34 minutes après avoir quitté le port corse de Calvi – la princesse a mis le pied à terre.
Et, la démarche chancelante à cause de l’effort physique, elle a franchi la ligne d'arrivée devant le Yacht-club, chaleureusement applaudie par un public admiratif.
Avant d’étreindre son mari, le prince Albert II, et de câliner ses deux enfants, la princesse Gabriella et le prince héréditaire Jacques.
Tous trois ont suivi cette folle traversée de 180 kilomètres sur la Grande bleue, depuis le yacht Best Off.
Une initiative (The Crossing Calvi-Monaco Waterbike Challenge) portée par la Fondation Princesse Charlène. "Elle a été fantastique. Elle était la seule femme des deux équipes. Elle a eu un mental d’acier, loue Stéphanie Geyer-Barneix, directrice de course et moult fois championne du monde de sauvetage en mer. D’autant plus que c’est elle qui a ouvert le bal à Calvi dans des conditions compliquées. Elle a bien tenu et est restée concentrée sur ce qu’elle avait à faire."
Conditions extrêmes
Car, oui, cette traversée en relais n’avait franchement rien d’une partie de plaisir, même pour des athlètes aguerris avec des heures d’entraînement dans les pattes.
En cause: des conditions météorologiques musclées, dès le départ du quai d’honneur Marc Linski, ce samedi à 12h57.
"À Calvi, ils sont partis avec un vent de 40 km/h venant du nord, donc de face, avec des vagues de deux mètres. Ils ont vraiment eu des conditions extrêmes jusqu’à 23 heures", explique Philippe Gabrielli, directeur du port de Calvi.
Alors, forcément, sur les catamarans accompagnant la progression des water bikes, il a fallu soigner le mal de mer. "Tout le monde était bien malade sur le bateau", sourit Brandon Green (Team Serenity).
Il y a eu les caprices de Dame Nature, certes, mais aussi la nuit noire. Pas moins hostile. "On pédalait avec une torche qui éclairait à quelques mètres. Là, clairement, tu fermes les yeux et tu avances tout droit. Je ne saurais même pas dire si je suis fatigué tellement que je suis heureux d’être arrivé. Demain, je serai KO, c’est certain", rigole le fils de Tina Green.
Cohésion et bienveillance
Les deux équipes. Photo Cyril Dodergny.
Des organismes mis à rude épreuve, notamment par le manque de sommeil. Pour réparer les éventuels maux : quelques micro-siestes par-ci par-là – le temps que les coéquipiers pédalent – et beaucoup de bienveillance et de cohésion au sein du staff.
"On avait un super capitaine de bateau, un docteur, un kiné. On s’entendait tous bien et on a trouvé la bonne synergie pour les relais, commente Jérôme Fernandez (Team Notorious), ancien joueur de handball international français, 1.463 buts au compteur. On n’avait pas le droit de rouler plus d’une heure sur la mer. Cela a permis d’équilibrer les débats. Sinon avec David Tanner, l’autre équipe aurait fini avec 3h ou 4h d’avance."
Une allusion au coureur cycliste australien, habitué à pédaler sur l’asphalte. Mais sur la Grande bleue, toutes les cartes sont rebattues.
"Certes, on pédale de la même façon, mais le ressenti est complètement différent d’un vélo traditionnel. La résistance à l’eau n’a pas aidé, surtout quand il y avait les grosses vagues, confie David Tanner (Team Serenity) qui, semble-t-il, conservera un souvenir impérissable de cette course sur les eaux agitées de la Méditerranée. C’était disputé. Le leadership a changé 5 ou 6 fois. A un moment, on était deux kilomètres derrière l’autre équipe. Puis, on a réussi à passer devant. Les jambes ça compte, mais c’est le mental qui fait la différence dans ce genre de défi."
Une cause soutenue
En effet, vers 2 heures du matin, la Team Serenity a définitivement pris l’ascendant sur ses rivaux de la Team Notorious.
"Quand on sait que la mer peut changer d’un moment à l’autre, on peut dire que ce challenge est une belle réussite collective. Cela fait du bien quand on voit l’actualité", martèle Stéphanie Geyer-Barneix.
Outre la compétition entre les deux équipes, ce challenge sportif revêtait un dessein caritatif: sensibiliser à la prévention de la noyade ainsi qu’à la sécurité aquatique.
Des fonds ont été levés pour soutenir ces deux causes majeures. Ce dimanche soir, le compteur affichait la somme de 358.540 euros. Chapeau.
1. Team Serenity: la princesse Charlène ; David Tanner (coureur cycliste australien) ; Brandon Green (fils de Tina Green) ; Mathew Bennett (recordman du monde de la traversée de l’Atlantique à la rame la plus rapide).
Team Notorious: Gareth Wittstock (secrétaire général de la Fondation Princesse Charlène) ; Jérôme Fernandez (ancien joueur de handball français) ; Kevin Crovetto (gymnaste artistique monégasque) ; Guido Belinskis (physio-ostéopathe). Ce dernier a remplacé la star du MMA, Conor McGregor (lire notre édition de ce dimanche).
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