Médecin, explorateur, écrivain, ancien directeur du Musée océanographique, dans cet entretien l’aventurier de l’extrême aux multiples talents revient sur son parcours, sur ses projets futurs et nous donne son avis sur le sport business…
sur sa connaissance du sportel
"Je ne connaissais pas du tout le Sportel, je ne savais même pas que ça existait. J’ai découvert que c’était le réacteur de toutes les images que l’on va voir dans le monde entier sur tous les grands événements sportifs. C’est un gros salon centré principalement sur le sport business et dans lequel les gens parlent en millions ou en milliards j’imagine."
sur le sport business
"Oui, je suis à l'aise avec le sport business. Disons que ça fait partie de la vie. C’est des mouvements sur lesquels on ne peut rien, c’est la marche du monde. Le sport s’est tellement mondialisé. Ce qui me dérange un peu, a contrario, c’est la dimension du spectacle. Par exemple dans le football, les joueurs sont des acteurs comme on peut le voir lorsqu’il y a des simulations sur certaines actions. Les joueurs connaissent leur valeur marchande et ils en jouent. Mais ce business qui s’est construit autour du sport ne me gêne pas. Je suis habitué à parler de grosses sommes d’argent, car je dois constamment en trouver pour mettre sur pied mes nouvelles expéditions."
sur ses projets actuels
"Il y a huit ans de cela, j’ai commencé à travailler sur un projet de navire océanographique, le Solar Pod. Il s’agit d’un pylône flottant de cent mètres de hauteur, dont quatre-vingt mètres seront sous l’eau. Il se laissera dériver pendant plus d’un an et nous permettra d’étudier le courant qui est autour de l’Antarctique, dans le Pôle Sud. C’est un océan qui est tellement grand, loin et venté, qu’il y a très peu de missions qui se déroulent là-bas. J’ai donc imaginé un navire capable d’y aller et de rester stable. Nous devons le construire l’année prochaine et le départ devrait se faire en octobre 2021."
La difficile recherche de financement
"Mon travail est de coordonner la recherche, les bureaux d’étude technique et de trouver des financements. C’est difficile, c’est assez ingrat, mais c’est avant tout un travail de persévérance."
sur son cursus scolaire
"J’ai commencé par obtenir un CAP de tourneur-fraiseur. J’ai été orienté vers une formation professionnelle car j’étais très dyslexique. Mais cela m’arrangeait car je voulais devenir menuisier. Puis après, j’ai intégré la faculté de médecine de l’Université de Toulouse. J’ai enfin obtenu un diplôme d’études supérieures spécialisées de diététique et génie alimentaire et un autre diplôme de biologie et de médecine du sport."
Sur ses expéditions
"Quand j’étais petit, j’ai toujours rêvé d’être un aventurier et de faire des expéditions. Et il est vrai que la médecine m’a permis de participer à de grandes aventures en Himalaya, au Groenland et en Patagonie. Mais j’étais invité en ma qualité de médecin et de chirurgien. Et puis après, j’ai organisé mes propres aventures. Quand je regarde derrière moi, je suis convaincu que nous avons tous du potentiel et qu’il faut le mettre à l’œuvre. Notre capital c’est nous et les occasions de l’exprimer sont parfois rares. Alors quand elles se présentent, il faut savoir les saisir et aller vers les choses que l’on aime."
son avis sur les explorations relancées
par le prince albert II
"Lorsque j’étais directeur du Musée océanographique, de 2007 à 2008, j’ai suggéré au prince Albert II, comme c’est quelqu’un qui est extrêmement sensible et très engagé sur les questions environnementales, de reprendre les explorations océanographiques, comme l’avait fait Albert-Ier. C’était un bâtisseur de bateaux et un explorateur. Et je trouvais qu’Albert II avait tout à faire le profil et la passion pour reprendre en toute légitimité ces explorations sur la mer. Alors quand j’ai appris le départ du Yersin l’année dernière, j’étais extrêmement satisfait. Et j’espère qu’il y en aura d’autres, car il y a tellement de choses à voir et à découvrir."
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