Alexia Barrier, skippeuse professionnelle et fervente supportrice de l'AS Monaco, même au beau milieu de l'océan

Supportrice de l’AS Monaco depuis son adolescence, Alexia Barrier, skippeuse professionnelle qui a participé au dernier Vendée Globe revient sur ses rencontres et souvenirs. Entretien.

Yann Douyère Publié le 20/04/2021 à 18:04, mis à jour le 21/04/2021 à 12:15
Avant le derby azuréen, au mois de février, la skippeuse a envoyé un message de soutien... depuis le Brésil. DR

Difficile de suivre les performances de son équipe de football lorsque l’on est... au beau milieu de l’océan. Qui plus est pendant 111 jours.

La skippeuse professionnelle, Alexia Barrier, peut en témoigner avec près de quatre mois de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance.

Est-il alors possible, en pleine mer, de regarder un match, de vibrer au son de la radio ou de se tenir au courant?

"C’est compliqué, rigole la sportive. Je n’ai pas pu suivre de matchs en direct, même si j’étais à fond derrière l’équipe."

Rencontre avec le Club des supporters

Son équipe de cœur, c’est l’AS Monaco. Qu’elle a soutenu à sa manière durant son Vendée Globe. "Mes amis m’envoyaient régulièrement les résultats. J’avais tout de même emporté le maillot avec moi."

Une tunique arborée fièrement dans une courte vidéo dans laquelle, avant le derby contre le voisin niçois, elle encourageait les troupes (victoire des Monégasques).

Mais alors, pourquoi cette Niçoise de naissance s’est davantage tournée vers le club de la Principauté?

"J’ai toujours bien aimé ce que proposait l’AS Monaco, les résultats avec. J’ai commencé à m’y intéresser quand j’étais adolescente. C’est une rencontre avec le Club des supporters qui m’a fait basculer. Je les ai trouvés très attachants. Et notre amitié, notamment avec Jean-Paul Chaude, président du Club de supporters, a même dépassé le stade de football. On organise des événements pour mon projet 4myPlanet. Ils me soutiennent fortement."

Après avoir dompté les éléments pendant près de quatre mois, l’invitation reçue pour fouler les travées du stade Louis-II pour la réception de Dijon, le 11 avril dernier, faisait figure de repos bien mérité. Et l’occasion de se remémorer de bons moments.

Louis-II, pari et Eliot Matazo

"Un des plus beaux souvenirs au Louis-II, je l’ai vécu avec mes deux neveux, qui habitent à Ibiza. Là-bas, ils n’ont pas l’occasion de se rendre dans de grands stades. On a passé un super moment et échangé avec l’ambassadeur du club, Ludovic Giuly, ancien capitaine du club de la Principauté."

C’était aussi un privilège au vu de la situation sanitaire actuelle, avec interdiction de se déplacer dans les stades.

Et alors que l’ASM est lancée dans une course haletante pour une place européenne, voire le titre, Alexia Barrier souligne "un pari intéressant que de faire jouer une équipe aussi jeune. Elle me fait un peu penser à l’équipe française de rugby. Je trouve la démarche intelligente."

Tout en avouant avoir une affinité particulière pour un tout jeune joueur.

"J’aime beaucoup Eliot Matazo. Malgré son jeune âge, il apporte énormément sur un terrain et j’espère qu’il sera davantage utilisé."

Soutenue par la Principauté sur de nombreux projets, la Monégasque de cœur pourra désormais encourager son club de vive voix et sur la terre ferme.

Supporter l’ASM au large du Brésil

Près de 9.000 km séparent le Brésil de Monaco, et il faut compter cinq heures de plus en Principauté pour le décalage horaire.

Début février, cela fait près de trois mois qu’Alexia Barrier a débuté son Vendée Globe. Le moment choisi pour adresser un message d’encouragement à ses favoris. Un moment bien choisi, le jour du derby azuréen.

Dans une vidéo, maillot à la Diagonale sur les épaules, la skippeuse a laissé "un petit message pour mon équipe préférée, mon équipe de cœur, l’AS Monaco. Ce soir, il y a derby. Écoutez les gars, je ne peux pas être avec vous sur le terrain mais j’ai mis mon maillot et je vais le garder toute la journée. Je me trouve au large du Brésil après 85 jours de mer et je pense très fort à vous. Vous allez gagner, c’est certain."

Les Asémistes avaient fini par l’emporter 2 buts à 1 à domicile.

Et d’ajouter qu’elle partageait certains points communs, en tant qu’athlète de haut niveau: "Je connais la difficulté d’être au haut niveau et surtout d’y rester. C’est finalement ça le plus dur, la constance au plus haut niveau et c’est encore plus compliqué quand on est en équipe, car ça dépend beaucoup de l’engagement, de la motivation et de la forme des uns et des autres. Donc c’est un vrai challenge à travers les années et même les décennies de rester à haut niveau et je tire mon chapeau aux équipes qui y parviennent et aux coachs qui font en sorte que ce soit possible."

Alexia Barrier lors du dernier Vendée Globe. Photo TSE/4myplanet Kevin Roquais.

Sportive engagée soutenue par Monaco

Il y a dix ans, Alexia Barrier a créé l’association "4myplanet" pour lutter pour la préservation des océans et la protection de l’environnement.

Lors du Vendée Globe, "mon bateau s’appelait TSE – 4myplanet. TSE est une société de Sophia-Antipolis qui travaille sur les énergies vertes et qui produit de l’électricité via des panneaux solaires. Ça correspond totalement aux valeurs de mon association."

Association qui est installée à Monaco, soutenue par la Principauté depuis déjà de nombreuses années, par l’intermédiaire notamment de la Fondation Prince Albert II de Monaco, "qui m’avait déjà suivie lors de ma première tentative de course autour du monde."

L’éducation, une priorité

Outre les relevés effectués lors du Vendée Globe pour contribuer à la recherche scientifique, l’athlète se mobilise pour un autre combat, l’éducation.

"J’ai été suivie par 300 écoles en France. À travers, cette expérience, je veux leur montrer que l’on peut réaliser ses rêves, leur donner confiance en eux."

Et de conclure en faisant un parallèle avec le football: "Je sais aussi que l’école de foot chez les plus jeunes est ouverte aux filles également et je trouve que ça montre une image d’ouverture. C’est important qu’il y ait de la mixité et d’intégrer ce principe progressivement au niveau de la formation".

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