Complètement dépassée défensivement lors de la première demi-heure, l’ASM n’a jamais été en situation de remonter les deux buts encaissés. Le trio de tête s’éloigne dangereusement
On avait imaginé - naïvement ? - qu'après son succès germanique en Ligue des Champions, l'AS Monaco, pressée par un classement de L1 clairement en sa défaveur, avait les épaules assez solides pour ramener quelque pécule de Bretagne.
C'est demeuré au stade du vœu, pieu. Et le trio de tête, le fameux axe Paris-Lyon-Marseille, peut dormir tranquille ! L'ASM de Jardim jouera peut-être les 8es de finale de LDC mais reste embourbée dans le ventre mou du championnat.
Rien d'étonnant après tout, vu la mollesse de cette équipe hier soir.
Emportée par le génie d'un Paul George Ntep âgé de 22 ans. A lui tout seul, il a fait plus de dégâts en 25 minutes que le Bayer Leverkusen en 90 ! Oui, Monaco n'avance plus et lâche du terrain. Adieu le projet, les grands joueurs et les ambitions de tutoyer le PSG.
Place à la dure réalité, celle de Rennes hier.
En phase offensive, l'ASM évoluait en 4-2-1-3, Toulalan et Moutinho en vrais récupérateurs avec Silva en meneur axial (il remplaçait Kondogbia blessé à l'échauffement). Mais, face à une équipe rennaise en pleine ''bourre'' depuis quelques journées, les Monégasques allaient sentir très vite - trop vite - le vent du boulet…
A l'origine du but, le poison Ntep. Côté gauche, la nouvelle star rennaise enrhumait - le mot est faible - le pauvre Raggi et, à l'entrée de la surface, son centre en retrait trouvait le malheureux Abdennour, buteur contre son camp (1-0, 10').
L'ASM ne pouvait plus mal débuter... D'autant que, portés par ces débuts prometteurs, les hommes de Montanier appuyaient sur l'accélérateur.
Rennes écartait parfaitement le jeu et profitait de ses duos latéraux : M'Bengué-Ntep à gauche et Danzé-Pedro Henrique à droite. Déjà sur le gril à plusieurs reprises, la charnière inédite Raggi-Abdennour allait subir une nouvelle gifle quelques minutes seulement après la première.
Ntep, encore lui (!) lancé par Armand, se jouait sans souci d'un Fabinho spectateur pour centrer en retrait. Cette fois, Rennes n'avait pas besoin d'Abdennour pour doubler la mise, Toivonen suffisait largement pour battre sans difficulté Subasic (2-0, 19').
Autant vous dire qu'après une entame aussi calamiteuse, pour ne pas dire catastrophique, la soirée paraissait mal embarquée. Non pas que les Monégasques soient totalement aux abonnés absents. Non. Car offensivement, c'était correct, même si Costil était rarement, pour ne pas dire jamais en danger. Mais c'est bien défensivement que l'ASM paraissait d'un incroyable ''amateurisme''.
Obligé, sans doute par les circonstances d'innover avec une charnière Raggi-Abdennour à rôder (le carton jaune de Carvalho à Leverkusen le privera de la ''finale'' contre le Zénith), Leonardo Jardim a dû vite s'en mordre les doigts.
Un seul être vous manque et tout est dépeuplé : Carvalho, lui, a dû enrager sur son banc.
Comme Berbatov, obligé de courir après le score et pas à la fête. Même si le dernier quart d'heure était azuréen, c'est toujours menés de deux buts que les Monégasques rentraient aux vestiaires. Une chance car à la 41', un nouveau centre de Ntep trouvait Doucouré, mais la reprise de celui-ci était repoussée par Subasic !
Elderson Echiéjilé touche du bois
On se faisait cette réflexion à la pause : quel écart entre le jeu de passes rennais et celui de l'ASM !
Un gouffre en vérité...
Un régal de voir les Bretons appliqués, développer leurs attaques sur les ailes et leur football vif dans l'entrejeu à une touche de balle.
Côté monégasque, c'était bien plus lent, trop prévisible pour mettre en péril le milieu voire la défense rennaise. Bref, les minutes s'écoulaient en seconde période sans que l'on imagine la moindre éclaircie.
Pourtant, elle allait se matérialiser à la 59' lorsque Martial, rentré à la place d'Ocampos, centrait en retrait pour Echiéjilé. Hélas, la frappe tendue du latéral butait sur la barre transversale ! Quelques minutes plus tard, c'est Fabinho cette fois qui trouvait Costil sur sa route après une remise en retrait de Berbatov (65'). Mais n'allez pas croire que Rennes avait abdiqué ! Il fallait encore tout le talent de Subasic pour boxer un ballon de Pajot à bout portant.
L'homme du match ? Ntep ! Un monstre celui-là.
Le genre de joueur qui ferait vraiment du bien à Monaco, si vous voyez ce qu'on veut dire... Allez, comme on dit ici haut, Kenavo !
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