Il y a des signes qui ne trompent pas. En attaquant son programme par deux séances de dédicaces, le Festival de télévision de Monte-Carlo démontre qu'il n'est pas réservé aux invités et à une caste de privilégiés. Comme peut l'être le Festival de Cannes. Ce rendez-vous dédié aux téléfilms, aux séries et aux reportages d'actualité est populaire et le revendique.
La 56e édition, qui s'ouvre aujourd'hui, renforce cette volonté de l'organisateur, Laurent Puons, le vice-président délégué du festival, «d'ouvrir le festival au public, lui permettre de rencontrer les comédiens, de rendre le monde de la production télévisuelle mondiale accessible. Ici, les fans peuvent rencontrer les stars dans des conditions impossibles ailleurs».
La preuve, donc, avec les premiers éléments du programme de ces cinq jours de festival. Les hostilités débutent aujourd'hui par deux séances de dédicaces. Le public pourra rencontrer les acteurs de deux séries françaises: Nina et Cassandre. Récolter des autographes, faire des selfies. Une heure à chaque fois. Sous la verrière du Grimaldi Forum.
L'événement Blindspot
Et c'est seulement après ces deux rencontres que le festival débutera officiellement avec la cérémonie d'ouverture, en présence du prince Albert II, qui est le président d'honneur du festival, et de son épouse la princesse Charlène. La projection d'ouverture, en avant-première française, sera aussi un événement: Chicago Med, de Dick Wolf, en présence des comédiens de cette série qui cartonne aux États-Unis.
Quels seront les autres temps forts du festival? «L'avant-première de la série Blindspot mardi soir», insiste Laurent Puons. Un carton aux USA qui sera diffusé sur TF1 à la rentrée. Les deux acteurs principaux seront à Monaco. Le Festival de télévision annonce aussi la projection, en avant-première, de The Magicians lundi, en présence des acteurs, et de La vengeance aux yeux clairs, mardi soir.
Et c'est sans compter, évidemment, les tapis rouges quotidiens au cours desquels les fans pourront voir de près toutes les vedettes de ce millésime, notamment les deux stars qui présideront les deux jurys: Jason Priestley, l'inoubliable Brandon Walsh de Beverly Hills (catégorie fictions), et Danny Glover, le mémorable coéquipier de Mel Gibson dans L'Arme fatale (catégorie actualité).
Place aux Youtubers
C'est d'ailleurs l'une des deux nouveautés de cette 56e édition. Pour plus de clarté, il n'y aura plus quatre mais deux jurys. Dans la catégorie fiction, plus de 300 programmes - soit une hausse de 25% - ont été visionnés avant la présélection, par des professionnels du monde entier. Et ce, bénévolement. «Une vingtaine de shows ont ainsi été retenus, explique Laurent Puons. Il y aura six nommés par catégorie. Le jury officiel visionnera cette sélection et distribuera ses Nymphe d'or.»
Pour l'actualité, les reportages sont présélectionnés par Monaco Médiax, avant d'être soumis au jury. Les attentats terroristes devraient occuper une part importante des reportages en lice.
L'autre nouveauté du Festival de télévision de Monte-Carlo, c'est la création d'un volet business. «À la différence du MIP TV, le Festival de télévision n'est pas un marché, explique le vice-président délégué du festival. Les studios viennent pour promouvoir leurs shows. J'ai cependant souhaité ajouter un contenu business qui permette à tous les producteurs d'échanger, discuter. On lance donc la ConTech Academy.»
Il s'agit d'un programme, sur trois jours, de conférences, de master classes, dédiés aux professionnels, aux jeunes créateurs mais aussi au public au travers d'une session spéciale, le mercredi 15 juin, intitulée «Dans les coulisses de la franchise des séries Chicago avec Dick Wolf». Le public pourra rencontrer tous les acteurs et comprendre les coulisses de la production d'une série télé à succès.
Troisième nouveauté de cette 56e édition : l'arrivée des Youtubers au festival. «Ils prennent une ampleur phénoménale», souligne Laurent Puons, qui reçoit le studio Bagel, première chaîne française dédiée à l'humour, née justement sur Youtube.
Une centaine de vedettes du petit écran, l'ouverture au business et au web. Ce 56e Festival de télévision de Monte-Carlo s'enrichit tout en préservant l'essentiel : son succès populaire garanti par l'accessibilité des stars.
«Les plus grandes séries ont été lancées ici»
Questions à Laurent Puons, vice-président délégué du Festival de télévision
Qu’est-ce qui fait l’originalité du festival?
Son principal atout est de rendre accessible au public les stars de la télévision. Cette année, comme l’an dernier, 14 opérations seront proposées: des séances de dédicaces et des rendez-vous selfies. Depuis deux ans, et j’en suis ravi, même les grandes stars américaines se plient à cet exercice. J’ai demandé aux Américains de jouer le jeu et ils ont accepté.
Le public peut aussi jouer aux VIP…
Oui, avec la carte OMG. Elle permet à tous les fans de bénéficier d’avantages lors des rencontres avec les comédiens. En achetant cette carte (49 euros), le public a un accès plus rapide aux vedettes pendant les séances de dédicaces, une certitude d’avoir une place lors des projections publiques, des cadeaux et la possibilité de participer à des rencontres privilégiées avec des stars.
L’ouverture au business avec la ConTech, ça aide à équilibrer les comptes?
Non. Ce n’est pas l’objectif. Le Festival de télévision est une manifestation culturelle qui coûte beaucoup d’argent mais qui est une vitrine pour la Principauté. On accueille chaque année quelque 200 journalistes. Et les retombées presse sont énormes. On les a fait chiffrer. En publicités, cela représentait plus de 25 millions d’euros.
Quelles sont les grandes réussites du festival?
Depuis dix ans, les plus grandes séries ont été lancées ici, à Monaco, en présence des acteurs. Je citerai notamment Desperate Housewives, 24 heures Chrono, Grey’s Anatomy, Lost, Game of Thrones. L’an dernier, on a lancé Outlander. Personne ne connaissait cette série. C’est un carton aujourd’hui.
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