Neuf départs de feu, 60 hectares brûlés en trois jours... Une série qui en annonce d’autres sur la Côte d'Azur en 2023?

La semaine passée, la tempête Larisa a mis en évidence la vulnérabilité d’un environnement très sec. Des pompiers aux citoyens, la vigilance est de mise dès à présent.

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Christophe CIRONE et PIERRE PEYRET Publié le 18/03/2023 à 08:15, mis à jour le 18/03/2023 à 15:00

Poussée de fièvre ponctuelle? Ou avant-goût d’un été noir? Dans tous les cas, la récente série de feux de forêt dans les Alpes-Maritimes interpelle. Neuf départs en trois jours (le dernier a été éteint mardi), avant même l’arrivée du printemps: "C’est un bilan qu’on n’avait pas connu", constate le commandant Xavier Wiik, chef des opérations du SDIS 06. Retour sur une série noire et leçons pour la suite.

Neuf feux en hiver

Dans le sillage de la tempête Larisa, qui a traversé les A.-M. avec ses rafales dépassant parfois les 160km/h, neuf feux de forêt se sont déclarés entre les 9 et 11 mars. Dès le jeudi 9, un incendie au Broc consumait 4 hectares de végétation. Vendredi 10 après-midi, les départs de feu se sont multipliés, notamment à l’ouest. Celui de St-Vallier-de-Thiey, près de la maison d’arrêt de Grasse, a brûlé 20 hectares de broussailles. Le principal, à Briançonnet, a consumé 30 hectares. À Spéracèdes, 3 hectares sont partis en fumée. D’autres feux de moindre envergure ont mobilisé les pompiers au Mas, à Coaraze, Lantosque, Bouyon et Puget-Rostang. Au final, aucune habitation menacée.

Un bilan pas si rare en soi

Bilan: 58,9 hectares brûlés. Ce chiffre peut se lire de diverses manières. C’est près du double de la surface totale brûlée dans les A.-M. au cours de l’été 2022 (36ha), quand la Gironde déplorait des milliers d’hectares brûlés. Mais depuis 2010, entre le 1er janvier et le 13 mars, le cap des 60ha a été franchi une année sur deux. "On a régulièrement des départs de feux d’hiver assez conséquents", rappelle le commandant Xavier Wiik. 40 hectares avaient brûlé à Saint-Vallier, déjà, en 2020, 85ha à Tourrettes-sur-Loup en 2019. La particularité cette fois-ci? Les conditions météorologiques, avec un vent à 120km/h et des pointes à 160. "Le vrai point noir, c’est que ça limite l’emploi des moyens."

Précieuse force de frappe

Canadair, Dash et hélicoptères bombardiers d’eau ont arrosé la forêt à Saint-Vallier... brièvement. La puissance des rafales les a contraints à se poser après quelques largages. Les sapeurs-pompiers ont donc "fait le boulot" au sol, sur des terrains parfois difficiles d’accès. Deux d’entre eux ont été blessés légèrement, l’un aux côtes à Saint-Vallier, l’autre à l’épaule à Briançonnet. Au total, 600 soldats du feu ont été mobilisés. "Il faut les remercier. Ils ont été hyper réactifs", salue Charles-Ange Ginésy, président du Département et du conseil d’administration SDIS 06. Ce dernier compte 1300 sapeurs-pompiers professionnels et 3000 volontaires. Une force de frappe précieuse, souligne le commandant Wiik. "Chez nous, le point de rupture capacitaire est très élevé".

Vigilance anticipée

Faut-il craindre de nouveaux coups de chaud? Les soldats du feu s’y préparent, dans un département placé en alerte sécheresse dès la mi-mars. "Nous sommes particulièrement vigilants depuis début février, précise Xavier Wiik. Nous n’avons pas peur, mais nous nous préparons en informant les agents, en faisant de la prévention..."

Charles Ange Ginésy se dit "préoccupé" : "On n’est pas habitué, sur ces feux d’hiver, à avoir une situation qui s’enflamme aussi vite."

Au vu de l’état des nappes phréatiques, si le printemps reste aussi sec qu’en 2022, "on a un sujet..." Si les sapeurs-pompiers sont sur le qui-vive, le président du Département appelle tout un chacun à adopter "une attitude citoyenne, pour éviter de consommer de l’eau de manière inappropriée".

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