8 heures. Le soleil vient de se lever dans le quartier de Saint-Roman. Mais le trafic est déjà dense sur l’avenue de France, à la frontière de Roquebrune-Cap-Martin et de Monaco. Les voitures sont à l’arrêt, doublées par des nuées de deux roues qui tracent. Dépassent. Et ne respectent pas toujours le code de la route.
Les policiers le savent et ont décidé de frapper. Fort. Ce jeudi matin, une opération coup de poing a été menée sur cet axe emprunté par les pendulaires de la Principauté. Neuf policiers nationaux– dont deux motards– et six agents municipaux de Roquebrune-Cap-Martin ont contrôlé et verbalisé les deux-roues imprudents.
Une vingtaine de PV ont été dressés, principalement pour des excès de vitesse pointant à 70 km/h (au lieu de 50 km/h) et des dépassements dangereux.
"Comportements dangereux"
"On a reçu plusieurs plaintes sur ce secteur, explique, sur place, le commissaire Abdel Bouzelmat. Les habitants se sentent en insécurité routière à cause de la vitesse et des comportements dangereux."
Au même moment, une Honda Africa Twin blanche déboîte dans un virage situé un peu plus haut. Elle roule à contre sens pour doubler un scooter qui lui-même double une voiture. C’est ce qu’on appelle un dépassement en troisième position. L’infraction est passible d’une contravention de quatrième classe (135€, ou 90€ si minorée) et d’un retrait de 3 points sur le permis de conduire.
Cyril Barranco, le chef de la police municipale de Roquebrune constate l’infraction à l’aide de son radar jumelles. Il passe le mot au commissaire qui arrête le motard au milieu de la circulation. Sa plaque est relevée et communiquée, par radio, aux agents postés en contre bas de l’avenue de France. Ce sont eux qui se chargent de dresser le PV.
"L’intérêt général" des contrôles
"L’idée, ce n’est pas de matraquer les conducteurs, reprend le chef de la circonscription de police de Menton. Il y a une grosse activité, je comprends. Mais les gens prennent des risques insensés pour gagner quelques minutes."
Il n’y a pas eu d’accident mortel sur cet axe, mais les drames arrivent. Surtout en Paca. Dans notre région, 38% des personnes tuées sur la route étaient des conducteurs de deux-roues. C’est plus que la moyenne nationale (22%, selon les chiffres de la Sécurité routière). L’exemple le plus récent date du 1er juin dernier. Deux jeunes de 23 ans ont perdu la vie sur la route de Cap d’Ail à La Turbie. Leur moto a mordu la ligne dans un virage. Ils n’ont pas pu éviter la voiture qui arrivait en face.
"La sécurité routière est une des priorités nationales, répète le commissaire Abdel Bouzelmat. On fait des contrôles dans l’intérêt général."
Et les Roquebrunois leur en sont reconnaissants. Un habitant de l’avenue est venu remercier les policiers pour leur vigilance.
commentaires