"Il n’y aura pas de camp de migrants à Menton": la mairie réagit aux rumeurs et met des locaux à la disposition de la police aux frontières

Dans un contexte diplomatique tendu, après l’afflux de 8.500 migrants sur l’île italienne de Lampedusa, les Alpes-Maritimes se préparent à gérer un nombre inhabituel d’interpellations à Menton.

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Christophe CIRONE Publié le 18/09/2023 à 16:40, mis à jour le 18/09/2023 à 16:33
Les autorités françaises se préparent à un afflux de migrants à la frontière franco-italienne en milieu de semaine. Photo d’illustration Jean-François Ottonello

"Il n’y aura pas d’implantation d’un camp de migrants à Menton."

La mairie mentonnaise martèle un message ferme, au moment où les Alpes-Maritimes s’attendent à un afflux de migrants à la frontière franco-italienne.

L’arrivée de 8500 exilés sur l’île italienne de Lampedusa, la semaine dernière, est à l’origine d’une crise diplomatique entre l’Italie et ses voisins, alimentant diverses rumeurs sur leur accueil en France.

Les forces de l’ordre s’attendent à voir cet afflux se répercuter à la frontière d’ici deux jours. Conséquence prévisible: de nombreuses interpellations, suivies de l’examen de la situation administrative de chaque interpellé. Or le poste-frontière Saint-Louis, géré par la police aux frontières, dispose au maximum d’une centaine de places. D’où la nécessité de trouver d’autres sites.

Une parcelle près de la frontière

Le stade Rondelli a été envisagé. Mais le maire de Menton, Yves Juhel, s’oppose à toute implantation dans ce stade "qui n’a pas d’assainissement, est en zone inondable et soumis à de forts coups de mer", précise la Ville dans un communiqué, ce lundi après-midi.

Plus globalement, Yves Juhel "dément toute installation de camps de migrants sur la commune de Menton". Des déclarations en écho à la préfecture un peu plus tôt.

Reste la question des conditions d’accueil des migrants, pour quelques heures, ou une nuit, le temps de contrôler leur identité et leur situation. "Il faut le voir comme une annexe des locaux de la police aux frontières", décrypte-t-on en mairie.

Dans ce but, "une parcelle municipale à coté du poste frontière et des services de la police aux frontières pourrait être mise à disposition des services de l’Etat et de la Protection civile, indique la mairie. Cette solution transitoire permettrait de gérer administrativement une centaine de clandestins adultes qui cherchent à venir en France sans titre de séjour, de façon à ce que leur demande soit étudiée."

"Solution transitoire"

Même si la Protection civile se chargera de l’accueil des migrants, "ils seront encadrés par une compagnie de CRS, sans possibilité d’aller et venir sur notre territoire, précise la mairie. Si leur demande n’est pas valide, ils seront raccompagnés par les autorités à la frontière italienne." On parle alors de réadmission. En théorie, les forces de l’ordre italienne sont tenus d’accepter ce retour quasi immédiat.

La Ville de Menton indique encore que son maire "reste opposé à toute réquisition, de quelque nature que ce soit, en particulier pour nos hôteliers qui seraient mis devant le fait accompli, en pleine saison touristique."

Yves Juhel assure vouloir "préserver l’identité de sa commune, le cadre de vie des Mentonnaises et des Mentonnais", et fustige "tout autre spéculation [qui] serait une instrumentalisation du sujet de l’immigration illégale, pour lequel la ville de Menton n’a ni compétence, ni responsabilité."

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