Intégré avec succès au lanceur Vega, OSM-1 CICERO devait "s'envoler" pour l'espace le 23 mars à 22h30, heure locale. Ce n'est que partie remise pour la société monégasque, Orbital Solutions, qui a conçu dans le quartier de Fontvieille ce satellite de 10 kilos dans l'optique de récolter des données climatiques.
"On a reçu la nouvelle ce lundi matin. Il y a eu des cas en Guyane et il y a une volonté, sur place, de sécuriser le site. On n'a pas encore la date précise du report", confie Francesco Bongiovanni, fondateur et PDG d'Orbital Solutions.
En effet, Arianespace a justifié la suspension des lancements à Kourou: "Cette mesure exceptionnelle vise à préserver la santé des salariés et des populations locales, tout en assurant les conditions de sécurité requises pour la préparation des lancements planifiés", a fait savoir la société française.
"Forcément, ce n'est pas la meilleure nouvelle pour nous. Cela aura un impact économique car on envoie le satellite pour récolter des données et les vendre, poursuit Francesco Bongiovanni. Mais la santé d'abord ! En ce moment, il y a d'autres chats à fouetter. Cette histoire de virus, c'est du sérieux. Il vaut mieux que les gens s'isolent pour diminuer la propagation du virus. Nous, on a mis en place le télétravail dès aujourd'hui. On va attendre jusqu'à nouvel ordre."
Lorsque le nanosatellite sera mis en orbite, à une altitude de 540 kilomètres, il fera le tour de la Terre toutes les 90 minutes à une vitesse d'environ 25000 km/h.
Muni d'un instrument, conçu à l'origine par un centre de recherche spatiale de la NASA, il fera de l'observation terrestre récoltant ainsi des données climatiques importantes grâce à la technique d'occultation radio.
Kézako? "Quand un satellite GPS, en géostationnaire à 35 000 kilomètres d'altitude, envoie son signal, celui-ci se courbe un peu quand il rentre dans l'atmosphère. Nous, en orbite basse, on capture cette courbe, on l'analyse et on en déduit toutes les données atmosphériques: humidité, pression, température, explique Francesco Bongiovanni. Il y a un besoin d'amélioration des modèles prédictifs dans un contexte de réchauffement climatique. Les événements climatiques deviennent de plus en plus violents et rapprochés. Les compagnies aériennes et les assurances, par exemple, ne savent plus à quel saint se vouer. "
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