Neurosciences: quelles sont les innovations qui vont impacter la vie des malades?

Le cerveau humain est un instrument à la fois extraordinaire et complexe. Les innovations liées au domaine des neurosciences sont au cœur de la Conférence Grand Public “Homme Cérébral : Fictions et Réalités” qui aura lieu le 25 mars au Grimaldi Forum de Monaco. Voici 3 domaines dans lesquels l’innovation va, ou a déjà, changé la vie des patients.

La Conférence Grand Public “Homme Cérébral : Fictions et Réalités” a lieu le 25 mars au Grimaldi Forum de Monaco. iStock

1.La maladie de Parkinson

Au travers de la stimulation cérébrale profonde, la maladie de Parkinson a pu bénéficier d’un grand bond en avant au profit des malades. La stimulation cérébrale profonde est une technique chirurgicale mise au point et développée en France à la fin des années 1980. L’idée initiale était de diminuer la lourdeur et les conséquences d’une chirurgie lésionnelle au cerveau (la thalamotomie). Notamment dans le traitement des tremblements, grâce à l’aspect fonctionnel de la stimulation cérébrale profonde qui est réversible et dont les paramètres électriques sont ajustables. Les indications du traitement se sont progressivement affinées grâce à de nombreuses études scientifiques permettant de démontrer son efficacité et sa bonne tolérance.

Aujourd’hui, les avancées significatives pour le traitement des maladies du cerveau nous viennent non seulement de la chimie, au travers de nouvelles molécules, mais aussi de nouvelles technologies, qui permettent de moduler directement l’activité des neurones. Et c’est le cas pour la maladie de Parkinson qui bénéficie d’avancées majeures concernant la thérapie de stimulation cérébrale profonde. La technique consiste à implanter des électrodes dans une zone cible précise du cerveau afin de délivrer une stimulation électrique à haute fréquence et faible intensité dans cette zone cible à partir d’un boîtier stimulateur. Ce dernier est implanté dans la région pectorale ou abdominale. De nombreux bénéfices en découlent pour les patients, notamment la diminution des tremblements.

La maladie de Parkinson bénéficie d’avancées majeures concernant la thérapie de stimulation cérébrale profonde. iStock.

2.Les troubles obsessionnels compulsifs

Cette approche neuro-technologique a été étendue avec succès à d’autres conditions notamment aux personnes souffrant de troubles obsessionnels compulsifs sévères (TOC). Les TOC sévères réfractaires au traitement peuvent être extrêmement handicapants pour les personnes qui finissent souvent par développer une dépression en plus des obsessions et des compulsions. Comme pour la maladie de Parkinson, ce traitement délivre une stimulation électrique soigneusement contrôlée dans des parties bien ciblées du cerveau et peut aider à réduire certains symptômes du TOC. Depuis plus de 10 ans, la stimulation cérébrale profonde est source d'espoir pour le traitement des TOC et donne des résultats parfois spectaculaires.

Des approches combinant stimulations électriques et chimiques sont depuis peu utilisées pour rétablir la motricité chez des patients souffrant de lésions de la moëlle épinière. La stimulation cérébrale profonde est également proposée dans d’autres pathologies, mais qui relèvent encore à l’heure actuelle du domaine de la recherche clinique telle que la dépression sévère pharmaco-résistante, la maladie Gilles de la Tourette, l’anorexie mentale ou certaines formes d’épilepsie pharmaco-résistantes. Dans ce cas, elles sont réalisées de façon très encadrée par un protocole de recherche spécifique.

Depuis plus de 10 ans, la stimulation cérébrale profonde est source d'espoir pour le traitement des TOC. iStock.

3.La maladie d’Alzheimer

Si plus d’un million de personnes souffrent d’une maladie neuro-évolutive, il s’agit, dans 70% des cas, de la maladie d’Alzheimer. L’enjeu est d’autant plus important que ce type de pathologie est amenée à augmenter avec le vieillissement de la population. Les applications neuro-technologiques sont au stade expérimental pour la Maladie d’Alzheimer, mais les pistes existent: exposition à lumière infrarouge ou à des stimulations auditives à des longueurs d’onde spécifiques, stimulation par ondes magnétiques, sont toutes des pistes explorées, mais il est encore trop tôt pour envisager une application clinique. Il est toutefois clair que les neuro-technologies sont là pour apporter des alternatives et des compléments aux thérapies pharmacologiques.

Si les symptômes de la maladie d'Alzheimer, notamment la perte de mémoire, sont bien connus des scientifiques, faire un diagnostic lorsque le patient est atteint d'une forme atypique de cette maladie est parfois difficile. C'est pourquoi récemment, les chercheurs de l'Institut du Cerveau ont développé un algorithme automatisé permettant de corréler certaines spécificités des lésions cérébrales des patients à ces formes d'Alzheimer. Ainsi, l'objectif de ce projet d'intelligence artificielle est de permettre d'identifier les particularités dans les lésions cérébrales des formes atypiques de la maladie d'Alzheimer déjà connues, mais aussi de découvrir les nouvelles variantes de la maladie.

Autre innovation: en s’appuyant sur les travaux du laboratoire de neuroscience Comete de l’université de Caen, une start-up française a récemment créé une application permettant de détecter les patients à risque. Cette solution de prévention vise à détecter les premiers signes de la maladie d’Alzheimer et de prendre les patients en charge le plus tôt possible.

Enfin, dans le parcours du combattant de la détection de la maladie d'Alzheimer, cette dernière pourrait se faire par le biais d'un test sanguin. De quoi révolutionner le protocole actuellement établi. En effet, il serait prochainement possible de remplacer les lourds examens impliqués dans le diagnostic du patient par une simple prise de sang. Actuellement en phase d'essais, un tel progrès serait une grande avancée pour le milieu médical. Moins coûteux à réaliser qu'une imagerie cérébrale, moins douloureux qu'un acte de ponction lombaire et plus rapidement détectable (les délais d'obtention d'un rendez-vous étant souvent longs), cette solution serait surtout une grande avancée pour les patients et leurs familles.

Les neuro-technologies sont là pour apporter des alternatives et des compléments aux thérapies pharmacologiques. iStock.

Grâce à la notoriété de son pôle de recherche et de santé, à ses relations internationales et à l’attractivité de la Principauté, Monaco est un lieu privilégié pour l’organisation de conférences internationales axées sur la recherche médicale dont beaucoup ont permis de percer dans les protocoles de recherche et de santé. C’est sur cette terre d’excellence que sera organisée la Conférence de l’Homme Cérébral, le 25 mars au Grimaldi Forum de Monaco. Animée par Mac Lesggy, animateur de l'émission E=M6, cette 3e édition permettra au grand public de suivre des débats passionnants et de poser des questions aux experts présents. Car si l'événement vise à favoriser les rencontres entre différents leaders de domaines émergents des neurosciences, son objectif est également d’informer sur les progrès des neurosciences auprès d’un public de non spécialistes mais intéressés par ce domaine.

La Fondation pour l’Étude du Système Nerveux central et périphérique (FESN), avec le soutien de Magnoglia, présentera au public un plateau exceptionnel de grands médecins spécialistes du cerveau. iStock.

Ainsi, la Fondation pour l’Étude du Système Nerveux central et périphérique (FESN), avec le soutien de Magnoglia, présentera au public un plateau exceptionnel de grands médecins spécialistes du cerveau qui discuteront des dernières avancées dans l’application de nouvelles technologies pour le traitement de maladies du cerveau. La conférence permettra au grand public de comprendre plus aisément ce domaine et poser des questions aux experts.

Spécialisée dans le développement de projet de recherches en neurologie, Magnoglia, start up Monégasque, va promouvoir avec cette conférence la diffusion des connaissances dans ce domaine en mettant en lumière les innovations concernant les maladies neurodégénératives ainsi que des solutions pour l’amélioration de la qualité de vie des patients.

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