Ils ne sont pas malades mais resteront pourtant chez eux et seront indemnisés par les Caisses sociales de Monaco!
Le gouvernement princier a annoncé mercredi soir, en conférence de presse, que les salariés susceptibles d’avoir été exposés au coronavirus parce qu’ayant fréquenté une "zone à risque" sont invités à ne pas quitter leur domicile. La durée de mise en quarantaine est de quinze jours, entre le jour où la personne a quitté la zone à risque et celui où elle sera autorisée à reprendre le travail.
Les zones à risque sont la Chine, qui comprend la Chine continentale mais aussi Hong Kong et Macao, Singapour, la Corée du Sud, et les régions de Vénétie, Emilie-Romagne et une partie de la Lombardie en Italie.
C’est une première pour la Principauté. Et personne sait, pour l’heure, combien de salariés sont potentiellement concernés.
En arrêt... même sans maladie
"Des mesures dérogatoires exceptionnelles pour raisons sanitaires ont été prises afin d’instaurer un télétravail temporaire ou mettre les gens en arrêt même s’ils ne sont pas malades", explique Didier Gamerdinger.
Et le conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé de poursuivre: "Les personnes concernées sont amenées à se rapprocher des médecins de santé publique de Monaco. S’ensuivent un questionnaire et des échanges téléphoniques. Le médecin établira, s’il le juge pertinent, un certificat médical qui va légitimer le fait que, pendant quatorze jours maximum, la personne ne soit pas à son poste de travail. Nous nous sommes mis d’accord avec les Caisses sociales de Monaco afin qu’elles versent les indemnités journalières sans délai de carence. Il en sera de même pour les salariés du secteur public."
Une dérogation à cette dérogation est prévue pour les personnes travaillant dans une entreprise dont le secteur d’activité est lié à un service indispensable pour la bonne marche de l’État et du service public: sociétés des eaux ou du gaz par exemple. "Dans ce cas, il ne faut pas que ces entreprises soient privées de leurs salariés. C’est donc une démarche de bon sens : les salariés iront travailler s’ils ne sont pas malades", explique Didier Gamerdinger.
Cette mesure très transitoire ne devrait pas durer puisque les gens sont informés des zones à risques et invités à ne pas les fréquenter, pour des raisons personnelles comme professionnelles. Mais il est évident que la situation est amenée à changer très vite puisqu’elle dépend de l’évolution du coronavirus.
Même mesure pour les scolaires
Dans la même logique, et même si le virus ne semble pas atteindre les enfants, les scolaires qui auraient passé des vacances dans une zone à risque seront privés d’école. "Les cours seront mis en ligne sur pronote (le site internet des établissements et des élèves, ndlr)", explique Christophe Prat, directeur général du département de l’Intérieur. Les mesures sont les mêmes pour les crèches, en accord avec la mairie.
Évidemment, la proximité avec les régions italiennes à risque et cette période de vacances scolaires laissent craindre que Monaco puisse avoir plusieurs familles concernées par ces dernières mesures de précaution.
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