L'ex-ministre de la Santé, Jean-François Mattéi, le porte-parole de l'association française transhumaniste, Didier Cœurnelle, et le philosophe Jean-Michel Besnier étaient les invités du diocèse de Monaco mercredi soir pour débattre sur le transhumanisme.
À l'Auditorium Rainier-III, les discussions ont été parfois animées entre 19 h 30 et plus de 22 heures, devant une centaine d'auditeurs, parmi lesquels Mgr Bernard Barsi. Mais ce n'est pas l'archevêque de Monaco qui a rendu le débat houleux ; le diocèse souhaitant plutôt encourager les courants de pensée les plus audacieux à s'exprimer librement.
D'ailleurs, le « pro-transhumaniste » Didier Cœurnelle et le philosophe Jean-Michel Besnier ne s'en sont pas cachés en fin de conversation. Ils sont « athées ». Et ce n'est pas le médiateur Louis de Courcy, ex-journaliste de La Croix qui a orienté les débats.
Dans ce cadre de libre discussion, Jean-François Mattéi a souligné que l'humanité d'aujourd'hui « est préoccupée par les mêmes grandes questions qu'à l'Antiquité », notamment sur l'immortalité. Il y voit donc « une permanence de l'homme. Les progrès scientifiques et technologies font que cette mythologie paraît atteignable. »
« Ils veulent en finir avec l'humain »
Mais l'ex-ministre de la Santé français ne veut pas y croire, tant pour des raisons médicales que des raisons éthiques ou philosophiques. « Je pense que le transhumanisme est une sorte de nihilisme. C'est un totalitarisme parce qu'il impose la loi de la technologie. » Chose que soutient Jean-Michel Besnier : « Les transhumanistes veulent en finir avec l'humain. Les transhumanistes ne sont pas progressistes. Ils veulent la rupture. »
Didier Cœurnelle, quant à lui, a plusieurs fois insisté sur « l'objectif des transhumanistes [qui] est de ne plus mourir de maladies liées au vieillissement. L'homme réparé, c'est celui qui pourrait vivre sans limitation de durée. La médecine a toujours eu comme objectif de faire vivre les gens plus longtemps. Nous sommes davantage dans un continuum qu'une rupture. »
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