Le CHPG inaugure son jardin sensoriel pour améliorer le bien-être de ses patients
Hier au Centre hospitalier Princesse-Grace, l’équipe hospitalière a inauguré un lieu extérieur où les patients atteints notamment d’Alzheimer pourront déambuler pour leur bien-être
Thibaut Parat (tparat@nicematin.fr)Publié le 05/07/2018 à 07:47, mis à jour le 05/07/2018 à 09:22
Un tapis sensoriel composé de moult plantes, de petits cailloux et de copeaux de bois permet aux patients de décupler leurs sens et de raviver des souvenirs. Photo Cyril Dodergny
C’est un petit bout de terrasse de 140 m², hors des murs de l’hôpital. Un espace de vie répondant au doux nom de «jardin sensoriel thérapeutique». Une bulle d’air pour les trente patients de l’unité Denis-Ravera du CHPG, atteints de pathologies neurodégénératives avec des troubles du comportement.
Ici, une fontaine. Là, du mobilier qui laisse échapper de douces mélodies au contact du vent. Et puis, ces effluves de plantes aromatiques dans l’allée des senteurs, justement renommée pour l’occasion. Du classique, d’abord: thym, menthe, jasmin, lavande, romarin. Et, puis, des plantes au nom un brin barbare: ficoïde, coreopsis, gazania, lobelia. Pas loin des cailloux ou des copeaux de bois censés éveiller le sens du toucher. Ainsi que des animaux factices pour raviver des souvenirs d’antan, altérés par la maladie.
"Stimulation et détente"
Ce petit havre de paix, inauguré ce mercredi soir*, a été pensé par une poignée de lycéens d’Albert-Ier du Conseil économique et social des jeunes, pour leurs aînés. Mûri pendant de longs mois avec l’expérience des équipes hospitalières.
"La création de ce jardin est une chance pour notre unité et doit s’envisager comme un espace de stimulation, de détente et de déambulation sécurisée", remercie le Dr Sandrine Louchart de la Chapelle, chef de service adjoint de l’unité. Les bienfaits y sont immenses, outre l’éveil des sens: freiner la tension, l’agressivité et l’opposition, symptômes psychologiques et comportementaux de ces patients-là.
Photo Cyril Dodergny.
"Quand je promène maman, elle touche les plantes, a envie de les renifler, témoigne la fille d’une patiente de 95 ans. Cela lui apporte un éveil, elle qui aimait tant jardiner et qui entretenait son balcon que les touristes prenaient en photo. Ca la sort de cette bulle de soins. Elle retrouve ici un sentiment de liberté, certaines sensations fortes avec la nature. Elle sourit beaucoup et le manifeste! Je la sens heureuse."
"Aider les autres"
Un changement de comportement qui ravit les (jeunes) instigateurs de ce projet dont le montant flirte avec les 15.000 euros. "On se rend compte qu’avec peu de chose, on peut donner de soi et réellement aider les autres, sourit Ludovic Palmaro, 17 ans. On a beaucoup appris sur la maladie d’Alzheimer sur laquelle on connaissait finalement peu de choses. Elle touche énormément les sens. On est ravi de pouvoir aider les patients à les retrouver. Et de sortir de ce milieu médical qui peut parfois être un peu lugubre."
"Être un homme, c’est sentir, en posant une pierre, que l’on contribue à bâtir le monde", écrivait Antoine de Saint-Exupéry, cité par une responsable du CHPG. L’adage se confirme.
*En présence de Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé
Photo Cyril Dodergny.
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