Pas de piano ni d'armoire normande à porter. Mais c'est un déménagement herculéen qui s'amorce sur les hauteurs de la Principauté. En effet, dans le cadre du réaménagement de l'entrée du quartier du Jardin exotique, le Centre botanique va changer d'adresse. Se déportant d'une centaine de mètres dans un nouvel équipement en cours de construction, en lieu et place de l'ex-parcours de santé de Vita.
Les premières manœuvres ont démarré l'été dernier et l'équipe est désormais dans le vif du sujet. Le maire Georges Marsan, a visité mercredi matin le chantier, saluant le « double travail » des sept jardiniers, à savoir « entretenir quotidiennement les plantes et préparer leur migration prochaine ».
Principalement, il s'agit de deux serres et deux abris, à vider totalement. En évitant de le faire dans les périodes de froid. Recensement total : 12 500 plantes à déménager, dont la plus imposante pèse près de deux tonnes.
Déplanter et mettre en pot
« La difficulté numéro 1 était de déterminer la façon dont nous allions déplacer les quelque 500 grandes plantes qui sont en pleine terre à l'intérieur des serres, dont certaines atteignent 11 mètres de haut » détaille Jean-Marie Solichon, directeur du Jardin exotique dont le Centre botanique dépend. « Nous avons choisi d'arracher les plantes au plus tôt pour les mettre en bac. Ce qui permettra une reprise de végétation plus facile » espère-t-il, même s'il craint quelques pertes.
Techniquement, les plantes en pot seront déplacées à la main. Pour celles qui sont en terre, elles sont progressivement donc, déplantées. Puis replantées avec leurs racines dans des pots faits sur mesure en sapin naturel non traité, et rempli de substrat spécialisé. Un travail titanesque, qui nécessite quelque 13 kilomètres de planches de pin de 120 000 clous.
Une fois le déménagement fait, les plantes seront replacées, avec leur sarcophage en pin, dans de nouveaux bacs de terre. En produit naturel, le pin se désintégrera progressivement dans le substrat.
Un immeuble de luxe en remplacement
Pour la mairie, l'opération se fait sans frais. Le nouveau centre botanique étant construit sur un budget de l'état. Et les frais du déménagement étant pris en charge par l'opérateur immobilier - Engeco - qui prendra possession du terrain de l'actuel centre pour y ériger un immeuble de luxe, une fois vidé de ses plantes.
« Les premiers transferts de plantes devraient se faire à l'automne » précise André J. Campana, adjoint au maire délégué au Jardin exotique. « Il nous faudra ensuite quelques mois d'aménagement pour récréer le lieu uniforme et cohérent ».
Car, dans son nouvel environnement, le Centre botanique accueillera, à l'horizon 2017, des visiteurs. Et ce sera une première. « À l'origine, cet établissement (ouvert au début des années 60, ndlr) a eu pour vocation d'être un conservatoire pour des plantes menacées d'extinction, afin de protéger des espèces rares, dont un Aloes eminens de 1954 » continue Jean-Marine Solichon. L'ensemble botanique devrait permettre de redynamiser la fréquentation du Jardin exotique, toujours en difficulté dans un quartier en plein chantier.
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