La grande star du moment c’est lui: 2019-nCov. Le nouveau coronavirus.
À moins de vivre dans une grotte, impossible d’être passé à côté, tant il occupe l’espace médiatique. Découvert le 7 janvier dans la région du Wuhan en Chine, il s’étend petit à petit au reste du monde, à la faveur des déplacements internationaux.
"Nous n’avons pas d’aéroport, donc nous avons un peu moins de facteurs de risque. Pour autant, nous ne sommes pas totalement à l’abri, puisque Monaco n’est pas étanche", nous confiait jeudi Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement-ministre de la Santé et des Affaires Sociales.
Et puisque le risque zéro n’existe pas et que le nombre de contaminations augmente, même s’il n’augmente que très raisonnablement, les autorités monégasques sont en alerte.
"Nous sommes attentifs à cela, et nous suivons les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Vendredi dernier, nous avons mis en ligne un premier document d’information."
Uniquement par contact direct
Au programme de cette documentation, la présentation du coronavirus, ses spécificités. "On y explique par exemple que c’est une contamination exclusivement interhumaine de proximité. Il n’y a donc aucun risque avec les colis envoyés de Chine, ou l’alimentation chinoise", détaille le conseiller.
Un médecin inspecteur de santé publique, Dr Voiglio, a été assigné à l’information de la population qui s’inquiéterait. Il est joignable par téléphone et "peut donner des informations sur mesure".
En cas de doute sérieux, un seul comportement à retenir: "Il faut appeler les pompiers. À Monaco, ce sont eux qui gèrent. En France, c’est le Samu qui gère ces appels." Des fiches réflexes ont été mises en place, avec un certain nombre de questions pour permettre d’évaluer au plus vite le risque.
"La personne est-elle allée dans la zone à risque? Ou a-t-elle été en contact avec quelqu’un qui y est allé? Depuis combien de temps? Si l’exposition a eu lieu hier, par exemple, ça ne peut pas être ce coronavirus."
Le département des Affaires sociales et de la Santé rappelle, entre autres, que "seules les personnes exposées depuis moins de 14 jours, ayant séjourné en Chine ou ayant été en contact étroit avec une personne infectée par le virus et présentant une infection respiratoire basse (toux et fièvre) sont considérées comme suspectes".
En images
Pour aller encore plus loin, le département a mis au point des fiches réflexes à destination du public, des professionnels de santé, et des hôteliers, qui reçoivent régulièrement des touristes en provenance de Chine.
Présentées de façon très graphique, elles décrivent un enchaînement de questions et d’actions. "L’avantage de la fiche réflexe, c’est que l’on a sous les yeux l’ensemble des éléments nécessaires. C’est un outil simple et efficace, plus efficace que deux pages d’explications."
Les hôteliers, par exemple, sont invités à convaincre les clients en provenance de Chine, qui présentent une toux et une fièvre supérieure à 38°, à porter un masque chirurgical et à rester dans leur chambre en attendant l’intervention des pompiers.
Le CHPG est lui aussi prêt, selon Alexandre Bordero, directeur de l’Action sanitaire: "L’hôpital a prévu des dispositifs à l’intérieur de certains services pour isoler les patients. Les prélèvements sanguins sont envoyés à Paris. Il devrait y avoir bientôt des tests plus rapides. À ce moment-là, le CHU de Nice fera les examens. Et s’il y a une explosion épidémique, on fera jouer la convention avec la France, pour prendre en charge les patients. En l’absence de service de maladies infectieuses, c’est le service de pneumologie qui prendra en charge les personnes malades".
Rapatriement
Côté population, les enquêtes menées par le département ont abouti au repérage de quatre jeunes résidents de Monaco en déplacement en Chine. Les mesures nécessaires ont été prises: "Ils étaient en Chine, sur le campus de Skema près de Shanghai. Ils sont rentrés, ou sont en cours de retour".
Si ces mesures peuvent impressionner, elles sont destinées avant tout à garantir la sérénité de la population, puisque d’après le réseau Sentinelle, c’est plutôt de la grippe qu’il faut s’inquiéter, puisque la semaine dernière 403 cas ont été recensés dans la région.
Savoir +
Dr Eric Voiglio, médecin référent: 98 98 48 50 les jours ouvrés, 06 78 63 85 68 les week-ends et jours fériés.
Pompiers: 18 ou 112
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