Défi du grand âge: des chantiers multiples et urgents qui nécessitent davantage de moyens pour la gériatrie

Le défi du grand âge, c’est aujourd’hui. Et ce le sera encore davantage demain. Le système de santé, et au-delà, la société dans son intégralité, sont-ils préparés? Le sujet fait débat à l’occasion du dernier Côte d’Azur Santé.

Nancy Cattan Publié le 23/05/2023 à 12:00, mis à jour le 23/05/2023 à 11:24
Expert dans la prise en charge de la population âgée, l’hôpital Les Sources accueillait dans ses murs le dernier Côte d’Azur Santé. Photo R. R.

C’est tout "naturellement" au sein de l’hôpital privé gériatrique Les Sources de Nice que s’est organisé le dernier Côte d’Azur Santé sur le thème du "défi du grand âge". S’il s’agit du seul établissement de la région Paca-Est exclusivement dédié à la prise en charge des aînés, dans les faits, c’est l’ensemble des hôpitaux et cliniques qui voient une proportion croissante de leurs lits occupée par des personnes âgées, conséquence directe du vieillissement de la population et de l’explosion des maladies chroniques.

Face à cette population âgée d’une particulière vulnérabilité, du fait de ses comorbidités et de la fréquence élevée de troubles cognitifs associés, il faut du personnel. Et en nombre. Mais il n’est pas au rendez-vous.

Une enquête de la Fédération hospitalière de France (FHF) – réalisée en avril et mai 2022 – mettait ainsi en évidence le fait que le secteur de la santé qui peine le plus à recruter est la gériatrie, avec de 85 à 90% d’établissements concernés selon le type de structures.

À ce phénomène s’ajoute un taux d’absentéisme important, de 10 à 15%.

Des aidants qui s’épuisent

En dépit de la mobilisation des sociétés savantes, la gériatrie reste le parent pauvre d’un système hospitaliser à bout de souffle, et dont on attend toujours la refondation. Et le maintien à domicile – souhait partagé par tous – réclame une vraie politique nationale de prévention de la perte d’autonomie, qui peine à être mise en œuvre en dépit des promesses. Ainsi, la loi grand âge, promise par Emmanuel Macron lors de son premier mandat (et par tous les Présidents successifs depuis vingt ans) est restée à l’état de projet.

Parmi les effets de cette ultime promesse non tenue dans le champ de la gériatrie, une mise à contribution croissante des proches aidants des personnes âgées vulnérables. Des aidants qui s’épuisent dans un parcours du combattant quotidien. Comme se découragent les salariés des services à domicile et des Ehpad, premières lignes indispensables, mais toujours aussi mal reconnus dans leur rémunération comme dans leurs conditions de travail.

Augmenter la dépense publique

Les chantiers sont donc multiples et urgents. Et pour les conduire, il faut des moyens supplémentaires.

La Cour des comptes elle-même, qui traque toutes les dépenses inutiles de l’État, en convient: elle plaide pour une augmentation de la dépense publique, permettant notamment de renforcer les personnels dans tous les secteurs, public, associatif et privé, impliqués dans l’accompagnement des aînés.

Et à l’hôpital notamment, avec la nécessité de (ré-) ouverture de lits d’USLD (Unités de soins de longue durée), de soins critiques gériatriques, d’urgences spécialisées… Dans les Ehpad aussi, qui accueillent une population toujours plus fragile réclamant des soins médicaux constants.

"La place des aînés constitue un choix de société, en France comme dans tous les pays développés, résumait en conclusion des débats Aline David, directrice de l’hôpital Les Sources. Elle doit devenir une priorité."

C’est tout "naturellement" au sein de l’hôpital privé gériatrique Les Sources de Nice que s’est organisé le dernier Côte d’Azur Santé sur le thème du "défi du grand âge". Photo F. C..

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