Les cellules souches, cure de jouvence ou argument marketing ?
Vendredi dernier, aux Thermes Marins Monte-Carlo, le docteur Emmanuel Antoni, médecin esthétique, féru de nouvelles technologies et des découvertes scientifiques liées à sa profession, a pris le micro durant plus d'une heure.
Qu’est-ce qu’une cellule-souche?
Notre organisme est composé de 10000 milliards de cellules qui dérivent d’une seule cellule indifférenciée qui va se multiplier. Les cellules vont peu à peu se spécialiser.
Ces cellules posent des problèmes éthiques…
Oui. L’utilisation des cellules embryonnaires réclame d’abord l’autorisation des parents dont le projet parental a été abandonné. De plus, elle est encadrée par des lois et doit prouver que l’étude envisagée a un intérêt scientifique certain et qu’il n’y a pas d’autres moyens de prouver l’efficacité d’un médicament par exemple. Il faut savoir aussi que, depuis 2006, on sait transformer une cellule adulte et la reprogrammer pour qu’elle devienne l’équivalent d’une cellule-souche embryonnaire – ce qui résout alors à 90 % les problèmes d’éthique. C’est une avancée fantastique.
Dans quels domaines les cellules souches sont-elles déjà utilisées?
Dans le cas de leucémies, de greffes de cornées et la greffe de peau notamment. Il y a un nombre infini de recherches.
Et en médecine esthétique?
Ce sera peut-être faisable dans l’avenir mais nous n’en sommes pas là. Il y a des sociétés, en Suisse par exemple, qui prélève de la graisse chez un patient, en extraient des cellules souches, et font de la mésothérapie au niveau du visage pour espérer régénérer les cellules de la peau.
C’est efficace?
Sur les ridules et l’aspect de la peau oui, mais pas sur une peau abîmée. Il n’y a pas d’études scientifiques qui prouvent la régénération de la peau avec des cellules souches.
Alors pourquoi tous ces cosmétiques qui vantent les cellules souches?
C’est très porteur en terme de marketing et publicitaire. Dans les tubes de cosmétiques, on trouve des broyades de cellules végétales qui devraient en théorie aider la peau à se porter mieux. Aucun résultat n’est garanti.
Et demain?
On essaie de régénérer nos cellules, c’est bien. Le mieux, c’est de les préserver le plus longtemps possible. 15 % de notre capital ADN sert à faire fonctionner nos cellules et 85 % à ce que notre organisme fonctionne en harmonie. Or ces 85 % sont fonction de la façon dont on vit, dont on mange, dont on bouge, dont on gère notre réseau social et notre stress. En premier lieu aujourd’hui, si l’on veut bien se porter, il faut bien vivre. Laissons les chercheurs chercher, mais aidons-les avec une vie qui vise l’harmonie tous les jours.
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