L'argent ça ne fait pas tout. Le principal, c'est d'avoir la santé. » C'est un peu le leitmotiv de Graziella Ciampi. Alors, pour l'anniversaire de son restaurant, elle a mis les petites barquettes dans les grandes, et a mis la main à la poche pour préparer de nombreux bacs de glace qui seront intégralement vendus au profit de Fight Aids (lire ci-dessous).
L'année dernière, cela a fait 30 ans qu'elle s'est installée là-bas, tout au bout du quai Jean-Charles-Rey à Fontvieille : « J'ai été la toute première. Les gens disaient à l'époque "Il y a une folle italienne qui ouvre un restaurant là-bas". Personne n'y croyait », se souvient-elle avec nostalgie.
Aux origines
Faire des glaces pour la bonne cause, c'est aussi une façon de se souvenir de ses débuts. Car Graziella Ciampi et son mari Enrico se sont installés d'abord en tant que glacier. Les grandes figures de la Principauté avaient déjà leurs habitudes alors que la terrasse n'était meublée qu'avec un simple mobilier de jardin en plastique blanc. C'est de cette époque que date sa légendaire recette de la glace à la libanaise.
Une recette qui n'a jamais connu les dédales du palais Sursock, mais dont les pistaches, les pignons et les parfums de fleur d'oranger évoquent la douceur orientale. Une merveille conçue par Enrico, à la demande d'un client originaire du pays des cèdres. « Mon mari a la passion des glaces. Certains ont la passion du golf, mon mari c'est les glaces. Il en est complètement fou. » Certains étés, des clients émiratis viennent en hélicoptère depuis leur résidence de Cannes pour embarquer 70 barquettes d'un coup.
Reconnaissante
Des clients prestigieux donc, comme le tout-venant. Graziella sait qu'elle leur doit son succès. « Je veux vraiment remercier mes clients. Tous mes clients, pas seulement les gens importants. C'est grâce à eux tous que je suis encore là aujourd'hui », confie Graziella avec émotion.
Des remerciements, elle en a pour tout le monde. L'administration, la DASS qui l'a aidé à installer son laboratoire à deux pas du restaurant… pour tout le monde. « Il suffit d'être correct avec les gens, et tout se passe bien. Et avec les clients aussi. Il ne faut jamais les traiter comme des touristes. » Toujours donner le meilleur. Comme chaque jour avec son buffet, ou le soir avec ses spécialités toscanes : « Les gens s'imaginent qu'il faut en faire des tonnes. Il suffit de rester simple avec des ingrédients de qualité. C'est ça qui compte ! »
Et c'est aussi le secret des glaces qu'elle vendra pour 25 euros le kilo aujourd'hui, demain et vendredi dans son restaurant de Fontvieille, au profit de ceux qui luttent contre le SIDA.
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