Covid-19: comment le Centre de suivi à domicile de Monaco surmonte la 5e vague

La cellule aide au maintien à domicile des personnes touchées par la Covid-19 via une aide médicale et pratique, accrue face à la flambée des contaminations depuis quelques semaines.

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CEDRIC VERANY Publié le 12/01/2022 à 11:05, mis à jour le 12/01/2022 à 20:15
Au troisième étage de l’auditorium Rainier-III, médecins, infirmières et secrétaires font vivre cette ligne téléphonique avec les malades sept jours sur sept. Photo C. V.

C’est ce qu’on appelle un changement de braquet. D’une vingtaine de patients au mois de novembre, le centre de suivi à domicile a atteint la première semaine de janvier, le chiffre de 430 patients à accompagner au quotidien en pleine vague épidémique majeure.

Crée en mars 2020 par le département des Affaires sociales pour apporter un cadre et un soutien aux résidents atteints par la Covid, le centre de suivi à domicile a dû tenir bon face au variant Omicron.

"Clairement, il a fallu adapter notre façon de travailler pour passer le cap", souligne le docteur Richard Mañas, l’un des médecins référent du centre. L’équipe est composée d’une cellule téléphonique qui réunit médecins, infirmières et bénévoles de la Croix-Rouge.

Ces derniers jours les effectifs ont été renforcés, avec des soignants retraités qui reprennent du service. Et les bonnes volontés, pour étoffer l’équipe, sont toutes étudiées(*) par la Direction de l’action sanitaire.

Lien quotidien avec un médecin

Car la cellule nécessite six personnes par jour: deux médecins, quatre infirmières, sept jours sur sept, de 8 heures jusqu’au dernier appel. Une force de frappe pour contacter tous les résidents contaminés par la Covid-19 qui le souhaite et leur proposer ce lien quotidien.

Depuis le début de la pandémie, 95 % des personnes positives, soit près de 6.000 patients ont accepté d’être suivi par ce pool taillé sur mesure pour le pays.

"Notre objectif est de suivre médicalement des gens isolés afin d’évaluer leurs symptômes chaque jour. Et pour les gens avec des pathologies particulières, des formes symptomatiques conséquentes, proposer un lien quotidien avec un médecin", souligne le docteur Mañas. Qui l’avoue, ce rebond épidémique n’est pas le même que celui de l’hiver 2021.

Hier, sur les 330 patients suivis par le centre, une vingtaine seulement bénéficiait d’un suivi médical accru.

"L’hiver dernier était différent avec moins de volume mais plus de patients très symptomatiques. Cette année, la nature du variant est différente et l’effet vaccin est là. La majorité des gens à qui nous envoyons des médecins, sont des gens non-vaccinés. De la même manière, toutes les personnes hospitalisées en réanimation actuellement ne sont pas vaccinées."

Un soutien logistique aussi

Derrière l’apport médical, le centre de suivi offre un soutien logistique pour le ravitaillement de courses alimentaires, de médicaments. Ou pour promener son chien. Des tâches accomplies par les bénévoles de la Croix-Rouge monégasque.

Il est possible aussi de trouver une solution pour s’isoler de son foyer en cas de contamination d’un membre et pas des autres. Le gouvernement a passé un accord avec un hôtel apte à accueillir les personnes positives. Un autre établissement, lui, a un accord pour accueillir les membres du foyer d’une personne positive.

Enfin, la cellule a aussi permis parfois de repérer les personnes qui ne jouent pas le jeu et ne respectent pas l’isolement aujourd’hui réduit à 7 jours. Quelques injonctions de rester à domicile ont dû être formulées par les services de police…

Une manière de "ménager les urgences"

En proposant ce monitoring médical quotidien aux patients positifs avec le centre de suivi, la volonté des autorités est de filtrer la gravité des cas. Une manière de ménager le service des urgences et les salles d’attente des médecins de ville.

"Au téléphone, on catégorise les patients à risque faible, moyen ou ayant besoin d’un suivi médical renforcé, détaille le docteur Richard Mañas. Cette dernière catégorie est celle qu’on appelle en priorité, chaque jour, en déclenchant la venue physique d’un médecin si besoin. À ce titre, un pool de médecins hospitaliers et libéraux tournent en ville pour la cellule dès que le besoin se fait sentir."

Le centre opère aussi un suivi pour des gens de retour chez eux après une hospitalisation due à la Covid-19, pour gérer notamment leurs besoins en oxygène.

À l’automne, les équipes du suivi ont aussi particulièrement focalisé leur attention sur les cas touchant les enfants, très nombreux dès novembre, et un peu décroissant depuis.

"Le variant Delta s’est répandu chez les enfants après les vacances de la Toussaint, confirme le docteur Richard Mañas. Nous avons fait alors un suivi particulier avec les parents. Et les pédiatres du CHPG ont mis en place un dispositif de télé consultation. Pour à nouveau, essayer au maximum d’éviter les déplacements inutiles."

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