Coronavirus: la fermeture des piscines, spa et salles de fitness à Monaco provoque colère et incompréhension
Les coachs, les responsables de spa et les sportifs amateurs comprennent parfois mal les raisons qui motivent le gouvernement de Monaco à fermer tous les lieux dédiés au sport. On fait le point
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Joelle DevirasPublié le 03/11/2020 à 08:00, mis à jour le 03/11/2020 à 08:18
Le lagon du Monte-Carlo Bay a fermé dimanche, comme toutes les salles de Monaco. Les coachs s’inquiètent pour leur profession. Photo DR
"Notre profession participe au lien social et contribue directement à la bonne santé des personnes. (...) Nous demandons solennellement au gouvernement et au Conseil national de prendre en compte les difficultés auxquelles doit faire face l’ensemble des coachs sportifs aujourd’hui."
Dans son "cri d’alarme", le président du syndicat des coachs sportifs de Monaco (CSM) exhorte les autorités du pays à trouver une solution pour que personne ne soit exclu du dispositif de soutien financier prévu. "Nous demandons que les aides soient octroyées sans tenir compte du seuil minimum de chiffre d’affaires."
De son côté, Laurent Basile, secrétaire du CSM, souligne: "Nous sommes nombreux à être rémunérés uniquement grâce au coaching en extérieur, sans aucune possibilité de le transférer à domicile. De plus, en cette période de crise sanitaire, le coaching à domicile ne peut pas être préconisé et semble une aberration. Sans aide, nous sommes dans une situation très délicate."
"Abasourdis par cette mesure"
L’interdiction d’entraîner des clients privés dans les espaces publics, y compris en plein air, mais également la fermeture des salles de sport stoppent net des milliers de personnes: les professionnels qui ont très peur de ne pas remplir les conditions nécessaires pour recevoir une aide financière d’État, et les abonnés des salles privées d’entraînement.
"Je ne comprends pas cette fermeture, lance Hervé Adonto, à la tête de Monte-Carlo Gym, au Montaigne. J’ai 300 adhérents et pas un seul cas de Covid depuis juin. Nos conditions d’accueil sont très rigoureuses. Les clients viennent sur réservation et suivaient un parcours en huit étapes où jamais ils ne se croisaient; se déplaçant d’une machine à l’autre en même temps. Tout était pensé pour éviter les risques au maximum. Interdire le sport est une entrave à la bonne santé de la population. C’est créer une autre crise sanitaire. Mes clients sont abasourdis par cette mesure. Ils sont désespérés. Dans ces moments anxiogènes, nous étions comme une bouée de sauvetage. Et c’est catastrophique d’un point de vue économique. Je perds 80% de mon chiffre d’affaires sur octobre et novembre, et un tiers sur l’année ; et ce, alors que mon propriétaire a augmenté le loyer. Alors oui, je suis totalement abattu et inquiet pour la pérennité de mon entreprise."
Le Monte-Carlo Bay au ralenti
Au Monte-Carlo Bay, Frédéric Darmet, le directeur, a prévenu ses 200 abonnés. "La piscine et la salle de sport sont fermées depuis dimanche, en respect des décisions gouvernementales. Certains clients comprennent, d’autres pas. C’est toujours pareil."
Aujourd’hui, et même si l’établissement n’a jamais eu de cluster, tout fonctionne au ralenti: entre 80 et 85% du personnel est en CTTR, en récupération et en congés. Le taux d’occupation se situe entre 25 et 50 chambres par jour, dont certaines sont louées pour un mois par des Suisses ou des Français qui ont décidé de séjourner à Monaco durant cette période. Avec le plan de redressement de la SBM, le Monte-Carlo Bay ne compte pas licencier mais devrait voir une dizaine de départs volontaires.
Les abonnés ont stoppé leur entraînement au ThermesPhoto DR.
Les Thermes aux petits soins
Aux Thermes, plusieurs centaines d’abonnés ont également stoppé leur entraînement. La piscine, encore très fréquentée samedi, est maintenant fermée.
Ici non plus, aucun cluster depuis les réouvertures (le 11 mai pour l’esthétique, la coiffure et soins; le 12 juin pour la piscine; le 15 juin pour le sport; et début juillet pour le restaurant). Christine Zoliec, la directrice, souligne que "les abonnés comprennent toutes les mesures. Les soins, le salon de coiffure, le restaurant et la boutique restent ouverts. Les gens savent qu’ils peuvent profiter ici de quelque chose d’heureux. Ils ont besoin de lâcher prise et sont dans la résilience; comme le personnel. Nous restons là pour apporter quelque chose de doux."
Et tous n’ont qu’une seule perspective: celle de retrouver vite le monde d’avant.
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