Clientèle internationale, conditions VIP... Qu'en est-il de l'unité check-up du CHPG 3 ans après son ouverture?

Le service imaginé en 2016 au sein de l’hôpital pour proposer des bilans de santé en 24 heures à une clientèle aisée porte ses fruits. Environ 200 check-up sont réalisés chaque année.

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Cédric Verany cverany@monacomatin.mc Publié le 22/04/2019 à 07:00, mis à jour le 22/04/2019 à 07:07
L’ambiance dans les chambres de l’unité de soins est semblable à celle d’un hôtel. Photo DR

À son ouverture en 2016, c’était un pari. Le lancement d’une nouvelle activité pour le CHPG. Trois ans plus tard, l’unité de bilan de l’hôpital, baptisée "Check-up unit", a atteint sa vitesse de croisière.

"Ces trois premières années nous ont permis d’améliorer les planifications et les processe", décrit le docteur Gilles Chironi, le cardiologue à la tête de ce service depuis son ouverture, qui comptabilise environ 200 bilans par an. "Et fin 2019, nous devrions largement dépasser ce nombre, car nous avons de plus en plus de demandes, notamment via le bouche-à-oreille" confirme-t-il.

Concrètement, le service entièrement médicalisé reçoit les patients dans des conditions VIP pour un bilan de santé complet en une journée. "Au début nous étions partis sur des bilans thématiques: cardiovasculaires, digestif, gynécologique. Très rapidement nous nous sommes rendu compte que ce n’était pas ce que recherchaient les gens et ce n’était pas fondé médicalement. Un bilan concernant un secteur du corps méconnaît l’état de santé général de quelqu’un. Alors, nous faisons de plus en plus de bilans sur-mesure, après une consultation préalable".

Avant la journée d’hospitalisation, une consultation avec le docteur Chironi permet de sonder le patient: ses symptômes, ses antériorités, ses traitements, son hérédité.

Entre 50 et 60 ans

En 2016, l’Unité de bilan avait été inaugurée par le prince Albert II avec le précédent directeur du CHPG, Patrick Bini. Photo Cyril Dodergny .

Le client type? La médiane d’âge se situe entre 50 et 60 ans. 60% des patients sont des hommes, 40% des femmes. "Il y a une culture de check-up de dépistage qui existe pour certains. Des personnes veulent s’assurer que tout va bien, sans avoir de pathologie quelconque. Certains ont un symptôme non résolu, ils se disent que c’est le moment de faire un bilan; d’autres veulent se faire dépister ou souhaitent un deuxième avis sur un diagnostic".

En une journée, la batterie d’examens effectués dans les services du CHPG permet de repartir avec des résultats d’analyses fournis le jour même à 90%. La rapidité permet ensuite d’agir, si quelque chose est décelé. "La plupart du temps, on rassure le patient. On peut leur trouver des petites pathologies débutantes que l’on va pouvoir suivre et traiter. Depuis trois ans, nous avons découvert des pathologies précoces que l’on a pu traiter et guérir chez des gens qui ne se plaignaient d’absolument rien".

Pour le docteur Chironi, la réactivité de son service dépend aussi du fait que cette unité de check-up est adossée aux services du CHPG et bénéficie de l’expertise de toutes les spécialités. "Nous n’existerions pas sans cette collaboration avec tous les médecins et tous les équipements. Nous avons réussi à monter une collaboration fluide et le côté multidisciplinaire fait notre force".

Une force qui a un coût. Un bilan est facturé en moyenne 4.000 euros au patient. Non remboursés par les Caisses sociales, mais pris en charge par certaines assurances privées. Ce qui fait que la clientèle de l’unité de check-up est relativement aisée.

Et recherche la réactivité. Il faut environ quinze jours pour planifier son rendez-vous. Et en moyenne, renouveler le check-up complet, tous les trois à cinq ans.

Patientèle internationale et "tourisme médical"

Les équipements sont pensés pour une clientèle internationale. Photo Cyril Dodergny.

Si le profil des clients de l’unité de check-up est plutôt composé de catégories socioprofessionnelles élevées, il est aussi cosmopolite. Parmi la patientèle, 45 nationalités différentes ont été recensées depuis trois ans.

Parmi eux, beaucoup de résidents et d’Azuréens. Mais également, une frange de 20% des patients qui se déplacent de l’étranger pour utiliser ce service. C’était la promesse de la création de l’unité, en 2016, imaginée pour doper l’attractivité de la Principauté et favoriser aussi, une forme de "tourisme médical".

40% de nouveaux patients

"Nous voulions d’abord inciter des résidents à faire leur bilan de santé à Monaco. Nous recevons d’ailleurs des patients d’Europe de l’Est et d’Afrique, peu d’Asie pour l’heure".

En statistiques, 40% de patients n’étaient jamais venus au CHPG. Autant de clientèle qui favorise l’activité de l’hôpital. Et les chiffres pourraient accroître. "Nous réfléchissons à un partenariat avec la SBM pour proposer des packages de prise en charge santé et bien-être", explique le docteur Chironi, "santé chez nous et bien-être dans les établissements de la SBM".

Cinq chambres prévues dans le futur hôpital

En 2016, alors que l’hôpital actuel récupérait des mètres carrés dans l’immeuble Les Tamaris fraîchement livré, décision était prise d’y loger sur deux niveaux l’unité de bilans.

Un espace neuf, vue mer aménagée avec trois suites pour recevoir les patients grâce à un service VIP. Accès particulier, mobilier et décor confortable, le lieu ressemble davantage à une chambre d’hôtel que d’hôpital.

Pourtant, dans les couloirs, le personnel médical veille pour accueillir les patients à la journée. Une dizaine de personnes font vivre la structure autour du docteur Chironi: aides-soignantes, secrétaire médicale, gouvernante, chef-cuisinière, personnel hôtelier.

Et une infirmière qui parler couramment quatre langues pour assister les patients au cours de leur séjour.

À la livraison du futur CHPG, l’unité de bilan gagnera en espace dans le nouveau bâtiment et devrait compter cinq suites. Des espaces privilégiés auxquels s’ajouteront des chambres "premium" dans chaque service de l’hôpital.

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