Ce qu'il faut retenir de l'interview de la nouvelle directrice du CHPG

En poste officiellement depuis le 1er juillet, Benoîte de Sevelinges entend faire évoluer l’hôpital comme un établissement organisé, connecté et adapté aux besoins des patients

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Cédric VéRANY Publié le 06/07/2018 à 10:34, mis à jour le 06/07/2018 à 10:48
Benoîte de Sevelinges a pris les rênes du CHPG le 1er juillet. Photo Jean-Francois Ottonello

Un changement dans la continuité. Après avoir été son adjointe pendant presque une décennie, Benoîte de Sevelinges succède à Patrick Bini à la tête du Centre hospitalier Princesse Grace. À sa manière, à 36 ans, la Monégasque perpétue une tradition familiale. La première infirmière portant le nom de famille de Sevelinges est entrée en 1939 à l’hôpital de Monaco. "Et les infirmières dans la famille se sont succédé jusqu’à moi, qui n’ai pas été très tentée par des études scientifiques", confie celle qui porte le titre depuis le 1er juillet de directrice du CHPG. Un paquebot médical dont elle entend aujourd’hui continuer la transformation.

 

Sa feuille de route

"Ma volonté est d’aller vers l’avenir. De transformer les organisations progressivement pour gagner en performance et en modernité, en recentrant les agents sur leur cœur de métier. Qu’une secrétaire médicale fasse vraiment du secrétariat et que les taches annexes soient confiées à d’autres personnes qui seront spécialisées. Que les médecins puissent avoir les organisations les plus performantes pour se concentrer sur l’exercice de la médecine, que les infirmières s’occupent uniquement des soins, qu’elles n’aient pas à gérer les stocks ou les sorties des patients. Nous n’avons pas, par ailleurs, d’objectif de diminution d’effectifs. L’idée est d’offrir la prestation la plus satisfaisante pour le patient."

Son chantier sur le numérique

"Nous avons un plan sur cinq ans pour changer 100 % du système d’information. Nous avons commencé avec la gestion administrative et nous venons de signer un marché pour un dossier de patient informatisé pour centraliser les informations et les prescriptions. Notre volonté est d’être leader sur le numérique avec des outils de e-santé, pour que le patient puisse retrouver ses informations sur une application avant, pendant et après l’hospitalisation. Par exemple, vous vous faites opérer de la cheville, l’application contiendra des informations, données par nos médecins et personnels paramédicaux pour faire un programme de rééducation à domicile ou suivre un régime postopératoire. Par ailleurs, j'entends équiper tous les secteurs de tablettes déjà présentes dans certains services"

Son bilan sur l'unité de check-up

"Le taux de satisfaction de la clientèle est de 100 % et nous continuons de développer l’activité de manière très importante. C’était un dossier prioritaire de Patrick Bini, ça le reste pour moi. Cette unité est un élément de la politique d’attractivité de la Principauté, une vitrine de notre offre de soins. Et les patients sont une clientèle à fort pouvoir d’achat pour Monaco. Ça n’a pas un impact budgétaire significatif en terme de recettes. Ça fonctionne sur l’attractivité de la marque Monaco. Ça ne sauvera pas l’hôpital, ce n’est pas le but, mais c’est un moyen de mettre en avant notre offre de soins."

son changement sur la tarification

Cette étape fait partie de la modernisation de notre établissement. Il n’y a pas de date précise, mais on changera de tarification avant l’entrée dans le nouvel hôpital. Pour l’heure, nous recevons un prix de journée pour l’accueil d’un patient. Avec la nouvelle tarification, on recevra un forfait pour une pathologie. Il faut réussir à être le plus performant possible pour que ce forfait couvre la plus grande partie des coûts. On est conscient qu’au CHPG, ce ne sera pas le cas. Dans la mesure où nous avons des ratios de personnel plus élevés qu’en France et que le coût de la pathologie a été calculé sur la base d’établissements français performants. Mais la politique du gouvernement et du souverain a toujours été d’avoir un nombre de personnels plus important auprès des patients et d’en assumer le coût. Aujourd’hui, l’objectif n’est pas de réduire les dépenses mais de les optimiser pour dépenser au mieux l’argent public.

Son point sur le nouvel hôpital

"Les travaux sont toujours dans la phase zéro, celle des fondations pour concevoir le parking, le plateau technique et le plateau logistique. La livraison de cette phase, prévue pour début 2022, devrait avoir un peu de retard. Les équipes travaillent actuellement à la recherche de solutions pour limiter ce retard, et pour développer simultanément la phase 1. Cette dernière permettra de livrer 50 % du nouveau bâtiment, comprenant notamment une grande partie du plateau technique. Nous avons donc convenu, avec la Direction des Travaux publics, de reléguer la livraison du parking au second plan, d’autant que le parking de dévoiement du Jardin exotique aura été livré d’ici là, afin de permettre de limiter le décalage de la livraison de la phase 1, attendue en 2025."

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