L’un des objectifs était de rassurer la population. » C’est ce qu’ont confirmé Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement-ministre des Affaires sociales et de la Santé, et Ludmilla Raconnat Le Goff, secrétaire générale du département des Affaires sociales et de la Santé, hier, lors d’une conférence de presse organisée au Ministère d’État.
La grande campagne organisée par les autorités de santé de la Principauté s’est achevée ce samedi, et le temps était venu d’en tirer un premier bilan.
Depuis la mi-mai, ce sont tous les résidents et les salariés qui ont été invités à venir subir un test sérologique au Covid-19. Invités, car comme l’a précisé Didier Gamerdinger, « les tests sérologiques sont des actes médicaux, et, en tant que tels, il est juridiquement impossible de les imposer ».
Les volontaires de Fight Aids, de la Croix-Rouge, des infirmières libérales, ont donc piqué 31 004 personnes. Auxquelles il convient d’ajouter les personnes testées au CHPG, ce qui porte le total à 34 800.
Aucune garantie d’immunité
Parmi ces personnes, 983 ont eu un test positif. Mais le directeur de l’Action sanitaire, Alexandre Bordero, met en garde : « Il faut prendre ce test pour ce qu’il est, c’est-à-dire un test d’orientation diagnostic, et pas un diagnostic en soi. À chaque fois qu’il était positif, il était complété par d’autres tests, comme des prises de sang ou des tests PCR », ou les deux, en fonction des symptômes.
Car le test utilisé jusque-là par Monaco, fabriqué par Medsan, est « très sensible », de l’aveu même des autorités, et c’est d’ailleurs pour cela qu’il a été choisi : cela permet de ratisser large. Une technique qui oblige à affiner ensuite, à « passer les résultats au tamis » selon les termes d’Alexandre Bordero. Ce qui a été fait, et qui est en cours de clôture. Le résultat provisoire (que les reliquats de tests complémentaires ne devraient guère faire évoluer) fait apparaître que 0,67 % de la population aurait été exposée au Covid-19. Une information qui n’a qu’un intérêt épidémiologique puisqu’à ce jour, les spécialistes s’accordent à dire que rien ne garantit que les personnes exposées ont développé une immunité durable.
Démarche inédite
Une seule personne s’est avérée positive et porteuse de la maladie au moment des tests, il s’agissait de l’enseignante du lycée Albert-Ier.
L’autre intérêt majeur de ces résultats, « c’est d’avoir un point zéro pour vérifier comment va évoluer l’épidémie », a précisé Didier Gamerdinger, en cas de reprise. Un recensement qu’ils auraient sans doute souhaité plus exhaustif, – même si Didier Gamerdinger assure ne pas être « déçu » –, mais qui se limitera à environ 41 % de la population totale (résidents et salariés). Un chiffre qui pourra évoluer, puisque des sessions de rattrapage seront organisées pour les personnes qui n’ont pas encore été testées. Là encore, gratuitement.
Pour autant, avoir ce genre de données à l’échelle d’un territoire serait « une situation assez unique en son genre », d’après Alexandre Bordero qui a annoncé qu’une publication scientifique avec le département Infection and Immunology du University College of London pourrait voir le jour prochainement.
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