Pourquoi le trophée de champion de France de rugby à 7 de Monaco est exposé dans le hall du CHPG

Installée dans le hall de l’hôpital, la coupe salue aussi l’engagement de plusieurs médecins de la Principauté qui ont accompagné les rugbymen vers le titre de champions de France.

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CEDRIC VERANY Publié le 02/02/2023 à 11:06, mis à jour le 02/02/2023 à 11:22
Autour de leur président Emmanuel Falco, et de la directrice générale du CHPG, Benoite de Sevelinges-Rousseau, une partie du staff du MR7’s a dévoilé le trophée de champion de France, hier au CHPG. Photo Jean-François Ottonello

Parole tenue. Après avoir présenté son trophée de champion de France de rugby - décroché le 19 novembre dernier - au prince souverain juste avant Noël, l’équipe du Monaco Rugby Sevens tient sa promesse de faire voir du pays au trophée de 25 kg qui s’offre une virée d’une année en Principauté. Après un passage chez les carabiniers, il est installé pour quelques jours dans le hall du Centre hospitalier Princesse Grace.

Un choix qui n’est pas anodin. "Les équipes du CHPG, comme celles de l’IM2S, nous ont toujours accompagnés et au travers du MR7 c’est tout Monaco qui pousse dans le même sens", rappelle Emmanuel Falco, le président du club qui a remercié chaleureusement ce mercredi, la directrice générale de l’hôpital, Benoite de Sevelinges-Rousseau. Car en coulisses, une brigade de médecins de la Principauté se sont investis personnellement et professionnellement pour former une team médicale 100% monégasque qui encadre les rugbymen du MR7 en période de tournoi.

"Il faut savourer l’instant présent, en étant très humble"

"Il y a de l’humilité, du travail, un bel esprit d’équipe. Quand tout cela est mis ensemble, nous arrivons à avoir des résultats exceptionnels, et ce n’est pas fini je l’espère. Il faut savourer l’instant présent en étant très humble pour continuer à avancer, à consolider de bonnes fondations", continue Emmanuel Falco, fier d’avoir pu inscrire dans l’histoire du pays, le MR7 comme deuxième équipe professionnelle en Principauté a avoir remporté un titre de champion de France. Et de voir qu’aujourd’hui une passion pour l’ovalie est en train de germer à Monaco, avec davantage de jeunes intéressés pour venir jouer au club.

Pour les pros, l’année 2023 sera celle de la remise du titre en jeu. La première étape sera d’abord de prendre part à la coupe d’Europe dont les dates seront prochainement annoncées. Puis en septembre, l’heure du championnat de France. "Nous défendrons notre titre, l’année de la Coupe du monde en France, ça va être magique, les stades vont être pleins à craquer, s’enthousiasme Emmanuel Falco. Et nous, en qualité de vice-champions la première saison et champions la deuxième saison, nous serons attendus et nous allons essayer de porter très haut les couleurs de Monaco".

Pour les néophytes, les joueurs du MR7 devront se qualifier au cours de trois étapes prévues à Clermont-Ferrand, Lyon et Pau. Avant la grande finale, comme l’an passé, à La Défense Arena, à Paris.

Entre l’amour de l’ovalie et la médecine, Thomas Riqué n’a pas choisi. Médecin urgentiste au CHPG depuis une décennie, le docteur est aussi président de l’AS Monaco Rugby. Une double casquette qui l’a conduit à devenir le directeur médical du MR7.

Thomas Riqué, président et directeur médical du MR7. Photo Jean-François Ottonello.

Thomas Riqué: "Que les joueurs puissent répéter des efforts à haute intensité"

Entre l’amour de l’ovalie et la médecine, Thomas Riqué n’a pas choisi. Médecin urgentiste au CHPG depuis une décennie, le docteur est aussi président de l’AS Monaco Rugby. Une double casquette qui l’a conduit à devenir le directeur médical du MR7.

Comment vous êtes-vous retrouvé enrôlé dans ce projet du MR7?

Le rugby m’a toujours accompagné. Je suis originaire d’une région où sa pratique est très développée et en arrivant à Monaco, je trouvais dommage qu’il n’y ait pas un club de rugby. Je sais ce que ça peut amener ce sport dans le milieu associatif et dans l’épanouissement de pas mal d’enfants. On a alors créé ce club de rugby à XV initialement, puis le projet de rugby à 7 s’est mis en place il y a trois ans sous la houlette d’Emmanuel Falco et de Frédéric Michalak. Naturellement, il y a eu une connexion entre le XV et le 7 et comme j’avais des compétences de médecin, je me suis investi médicalement dans l’encadrement de cette équipe avec d’autres médecins passionnés de rugby comme Pierre Ballerio, Julien Brizi, Laurent Willems et d’autres. Et nous avons accompagné cette équipe jusqu’au titre de champion de France. Quand on pense que le rugby existait très peu à Monaco, une décennie en arrière, c’est une belle évolution!

Une garde aux urgences ou un match de finale de championnat de France, c’est la même pression pour le médecin que vous êtes?

Non, non [rires]. On connaît aujourd’hui la problématique de la médecine d’urgence, c’est un métier passion qui demande un investissement au quotidien. La médecine sportive, c’est une médecine de performance. C’est une autre émotion que seul le sport peut provoquer. Ce qui est intéressant, c’est de voir que nous avons les compétences médicales à Monaco pour accompagner des clubs sportifs professionnels et les faire gagner au plus haut niveau.

Justement, comment travaillez-vous avec les joueurs du MR7?

Le rugby à 7 est un rugby d’intensité sur des tournois très courts avec une multiplication de matches, parfois quatre dans la même journée. La récupération est extrêmement importante. Emmanuel Falco l’avait détecté rapidement, c’est pour cela qu’il a encadré l’équipe d’un gros staff médical. Nous accompagnons les joueurs dans le préventif, en faisant tout pour qu’ils soient dans les meilleures conditions possible et capables de répéter les efforts à haute intensité. Notre fierté est d’avoir réussi à arriver en finale cette année avec un effectif opérationnel jusqu’au bout, sans blessé, c’est sûrement un peu pour ça que nous avons réussi à être champions. C’était l’inconnu au départ car nous n’avions jamais accompagné d’équipe professionnelle mais aujourd’hui contre des équipes du Top 14, on n’a pas à rougir.

L’exposition du trophée dans le hall du CHPG symbolise cette réussite…

Cela m’a semblé naturel que dans son périple à Monaco, le trophée passe par le CHPG. C’est un clin d’œil sympathique car les urgences et le reste de l’hôpital travaillent au quotidien à soigner les petits bobos et la traumatologie chez tout le milieu associatif sportif monégasque. Et souvent le sport professionnel a une médiatisation plus importante que le milieu hospitalier, alors que nous travaillons au quotidien pour la bonne santé du bassin monégasque.

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