A six mois de la Coupe du monde de rugby, qui sont les grands gagnants en équipe de France?

À six mois de l’ouverture du Mondial en France, le Tournoi 2023 a rendu son verdict sur l’état de forme des Bleus. Devancés par l’Irlande, ils restent toutefois au sommet du rugby mondial.

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Damien Allemand Publié le 19/03/2023 à 21:45, mis à jour le 19/03/2023 à 21:42

À quelques encablures du Mondial français, la question des hommes du XV de France est centrale. À l’issue de ce Six nations, Fabien Galthié et son staff peuvent avoir le sourire. Tous les cadres ont répondu présent, l’ossature installée depuis deux ans maintenant est indiscutable et des joueurs se sont permis de hausser leur niveau de jeu pour se rendre indispensables. À nos yeux, trois d’entre eux ont marqué de gros points qui leur assurent quasiment une place de titulaire le 8 septembre prochain en ouverture de la Coupe du monde face Aux All Blacks.

L’avènement de Thibaud Flament

Il a littéralement cassé la baraque. Déjà très en vue lors de la tournée estivale au Japon, le 2e ligne toulousain (25 ans, 16sélections) a réalisé des performances majuscules face à l’Irlande et l’Angleterre et évolué tout au long du Tournoi dans des standards mondiaux élevés. Deuxième meilleur plaqueur du Tournoi (81), auteur de trois essais, impliqué dans trois autres, impérial en touche, il a disputé l’intégralité des matchs des Bleus. Il y a du Whitelock chez ce joueur à l’abattage impressionnant qui manie l’art du soutien comme d’autres jonglent avec des vases en cristal. Avant le début de la compétition, le forfait du Racingman Cameron Woki a suscité l’inquiétude. Cinq matchs plus tard, plus personne ne s’en émeut plus. Et associer Flament à un déménageur de pianos (Willemse ou Taofifenua) est le meilleur attelage possible.

François Cros, un gage d’équilibre

En troisième ligne, la blessure prématurée d’Anthony Jelonch (rupture du ligament d’un genou face à l’Écosse lors de la 2e journée) a permis à son coéquipier au Stade toulousain, François Cros (28 ans, 20sélections), de remonter dans le train bleu après une longue blessure. Impérial dans les tâches défensives (16 plaquages face à l’Angleterre, 18 face au pays de Galles), il forme avec Alldritt et Ollivon un trio bien plus complémentaire, offrant à ses deux partenaires davantage de latitudes offensives. Un mal pour un bien qui ne pourra évidemment pas souffrir de l’apport de Jelonch s’il est remis à temps. Mais comment se passer d’un tel fossoyeur des velléités adverses?

L’impeccable Thomas Ramos

En l’espace de sept mois, l’arrière du Stade toulousain a montré une force de caractère qui impose l’admiration. Absent du Grand Chelem 2002, barré en sélection par Melvyn Jaminet, Thomas Ramos (27 ans, 25sél.) s’est d’abord attaché à devancer, en club, son encombrant concurrent recruté à l’intersaison. Profitant de sa blessure à l’automne, Ramos s’est d’abord installé pendant la tournée et vient là de verrouiller sa place de titulaire. Devenu le meilleur réalisateur français lors d’un Tournoi des six nations (84 points), son aisance sur les ballons hauts, ses relances justes et sa connexion naturelle avec Ntamack et son grand ami Penaud sont autant d’atouts.

Un an après leur Grand Chelem, les Bleus terminent le Tournoi à la deuxième place, derrière l’Irlande invaincue. Alors que tous les regards sont d’ores et déjà braqués vers la Coupe du monde en France (8 septembre - 28 octobre), quels enseignements tirer de cette cuvée 2023? On décrypte jeu et joueurs.

Couac et montée en puissance

On avait laissé les Bleus à l’automne sur un match poussif face aux Japonais. On les a retrouvés en Italie pour l’ouverture du Tournoi sur le même mode. Toujours inconstants face aux Écossais, ils n’ont pu ensuite empêcher les Irlandais de leur passer dessus pour aller cueillir Tournoi et Grand Chelem. Cette défaite a eu le mérite de faire redescendre tout le monde du piédestal bâti en un an à grands coups de pelletées gagnantes face aux nations majeures de la planète ovale (Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Australie, Irlande, Angleterre). La semaine suivante, ils entraient dans l’histoire en humiliant les Anglais dans leur antre de Twickenham. Sursaut confirmé samedi face aux Gallois.

Au final et même après quelques inquiétudes sur leur niveau, les Bleus de Galthié sortent de l’édition 2023 presque aussi forts qu’ils avaient fini la précédente. Avec une défaite à ronger dans la besace, c’est assurément le meilleur scénario à moins de six mois du Mondial français.

Une attaque fulgurante

L’équipe de France a régalé ses supporters par ses fulgurances offensives. Elle termine le Tournoi avec la meilleure attaque: 174 points et le plus grand nombre d’essais marqués (21). Un homme illustre parfaitement cette domination: l’ailier-étalon Damian Penaud, meilleur marqueur d'essais (5), à la conclusion de relances et de renversements d’école.

Jamais aussi fort que lorsqu’il laisse la possession à son adversaire pour mieux le contrer, le XV de France a toutefois montré quelques limites quand sa défense baisse d’intensité ou que son jeu au sol est contrarié. De même, lorsque le jeu d’occupation est insuffisant, comme on l’a vu en Irlande. Hésitants entre possession et dépossession en début de Tournoi, les Bleus ont clairement laissé le ballon aux Gallois lors du dernier match. D’ici au Mondial, il faudra trouver un équilibre plus juste ou du moins deux types de jeu mieux maîtrisés pour surprendre. Car d’ici là, les analystes vidéo du monde entier vont trimer...

Qui peut encore monter dans le train bleu?

Le staff va probablement récupérer un petit wagon de blessés: Gros (Toulon), Woki (Racing 92) Jalibert (Bordeaux-Bègles), Villière (Toulon), tous indiscutables et peut-être Vincent (Montpellier) et Jelonch (Toulouse).

Pour ce qui est du cas de Gabin Villière, le Chelemard 2002 enchaîne les pépins aux chevilles depuis juin dernier. En son absence, le Lyonnais Ethan Dumortier a tenu son poste avec autorité, mais ne pourra pas résister au retour si attendu du Toulonnais. Il devrait toutefois faire partie du groupe des mondialistes. À gauche de la mêlée, Jean-Baptiste Gros devra s’employer en club pour récupérer sa place de doublure de Cyril Baille, bien occupée par le Rochelais Reda Wardi. Pour Matthieu Jalibert, pas de souci, ses entrées en jeu électriques derrière le métronome Ntamack sont indispensables.

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