A Lourdes, les évêques s'attellent à la prévention des violences sexuelles

Les évêques se retrouvent à Lourdes à partir de mardi avec pour objectif de prendre des mesures de fond contre les violences sexuelles dans l'Eglise, après la publication du rapport Sauvé en octobre 2021.

AFP Publié le 28/03/2023 à 08:21, mis à jour le 28/03/2023 à 07:55
Les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) ont rendez-vous dans la cité mariale avec 75 laïcs. Photo AFP

Les quelque 120 membres de la Conférence des évêques de France (CEF) ont rendez-vous dans la cité mariale avec 75 laïcs, qui ont remis à l'épiscopat un rapport préparatoire de 270 pages contenant plusieurs propositions de réformes, fruit d'un travail de 18 mois.

Ces propositions portent sur la formation des séminaristes, "l'accompagnement des évêques ou des prêtres" dans leurs fonctions, l'accompagnement des "mis en cause" dans les agressions sexuelles, ou encore le "partage de bonnes pratiques devant des cas signalés", etc. Elles seront examinées et éventuellement amendées en ateliers mardi et mercredi.

Les évêques en retiendront certaines et se prononceront par vote, jeudi et vendredi matin.

Parmi les propositions, plusieurs prônent de "renforcer" la place des laïcs et notamment celle des femmes au sein des instances de l'Eglise ou dans la liturgie, afin, notamment, de limiter l'entre-soi, facteur de risque de dérives.

"On souhaite, comme dans les entreprises, des évaluations régulières de l'exercice de la mission des prêtres et des évêques", précise à l'AFP Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers. Des mesures visent à lutter contre leur "solitude" dans la gestion des affaires et la prise de décision.

Deux recommandations sont novatrices, mais nécessitent l'accord du Vatican: un groupe de travail suggère de "solliciter le Saint-Siège" sur la possibilité d'autoriser une femme à devenir diacre (qui assiste le prêtre lors de célébrations) et d'expérimenter l'ordination, comme prêtres, d'hommes mariés.

Mgr Wintzer défend cette dernière idée mais juge peu probable que ces mesures soient reprises par les évêques, dont la plupart restent "attachés au cadre" actuel.

"Nous attendons des décisions courageuses" et "suivies d'effet", a prévenu Alix Huon, membre du collectif de laïcs Agir pour notre Eglise, très attentif à ces sujets.

Il s'agit d'une deuxième étape, après la publication du rapport choc de la Commission Sauvé sur l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Eglise catholique depuis 70 ans.

Lors d'une première étape, en novembre 2021, la CEF avait reconnu la responsabilité de l'institution et le caractère "systémique" des actes pédocriminels. Et voté le lancement d'une instance de réparation pour les victimes.

La session d'automne 2022 de la CEF s'était apparentée à un grand déballage: la conduite "répréhensible" de l'ancien archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard, avec une adolescente, avait été révélée. Depuis, une enquête a été ouverte puis classée sans suite, en raison de la prescription des faits.

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