Cette charte est à la fois un aboutissement et une promesse. C’est l’aboutissement d’un travail de fond, sous l’impulsion du Prince souverain. (...) Un travail qui a été marqué par des avancées importantes au cours des dernières années, en particulier l’installation d’un Comité pour la promotion et la préservation des droits des femmes et la nomination de Céline Cottalorda, déléguée pour la promotion et la préservation des Droits des femmes. Et cette charte est aussi une promesse : celle d’une lutte toujours plus déterminée contre tout ce qui entrave les droits des femmes dans le monde du travail. »
Mercredi soir, le Ministre d’État se réjouissait de signer une charte pour lutter contre les inégalités entre les hommes et les femmes dans le travail. Un texte élaboré sous a houlette de Didier Gamerdinger, conseiller de gouvernement-ministre des Affaire sociales et de la Santé, et signé par Serge Telle, Georges Marsan, Alberte Escande, Philippe Ortelli, Étienne Franzi, André Garino et Fabien Deplanche. « Les signataires représentent 99 % des employeurs », souligne ainsi Didier Gamerdinger.
« Un état d’esprit »
Seulement voilà : sur sept signataires, une seule femme... Preuve que la route est encore longue pour aboutir à l’égalité. Mais il faut bien commencer et œuvrer pour sensibiliser les esprits. La charte y contribue. Didier Gamerdinger le souligne : « Je suis profondément convaincu que l’égalité de la femme et de l’homme, c’est avant tout un état d’esprit. Je pense que cet état d’esprit, nous l’avons à Monaco, même s’il reste encore du chemin à parcourir. »
L’Union des syndicats de Monaco a la même analyse que la majorité du Conseil national sur la charte. « Les déclarations de bonnes intentions, c’est bien. Mais après ? » Olivier Cardot poursuit : « On a le parfait exemple avec la Charte sur le travail intérimaire. On se demande à quoi elle sert… »
Dans les locaux de l’Union des syndicats de Monaco, des femmes sont parfois accueillies et conseillées. « Quand les problèmes arrivent, c’est subtil. Je pourrais citer l’exemple de la salariée qui rentre de son congé maternité et se voit imposer un licenciement sans motif avec l’article 6. Ou d’une autre jeune femme qui explique que le regard de son employeur sur elle a changé dès qu’elle a annoncé sa grossesse. Il y a également les cas de harcèlement. » Autant de situations que tout le monde considère comme inacceptables et qui existent pourtant bel et bien.
Alors Olivier Cardot réclame « des mesures législatives parce que la charte, ce ne sont que des promesses ».
C’est le pourcentage d’hommes, sur 51 601 salariés du privé en 2018 à Monaco ; ce qui représente plus de 10 000 salariés de sexe masculin en plus !
Dans la fonction publique, sur 4 702 salariés, 57,4 % sont des hommes. Preuve que l’administration et les services publics sont dans la même logique que le secteur privé.
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