Saint-Laurent : l'écrivain Joseph Joffo est décédé

L'auteur du célèbre livre autobiographique « Un sac de billes » s'est éteint hier à l'âge de 87 ans

Article réservé aux abonnés
S. L. Publié le 07/12/2018 à 05:21, mis à jour le 07/12/2018 à 05:21
Joseph Joffo, en septembre 2015, lors du tournage à Nice d'« Un sac de billes»
Joseph Joffo, en septembre 2015, lors du tournage à Nice d'« Un sac de billes» François Vignola

Son destin s'est forgé dans la nuit et le brouillard.

Puis, l'écriture a été son exutoire. Sa revanche sur l'horreur nazie.

Joseph Joffo est décédé, des suites d'une longue maladie, hier, à Saint-Laurent-du-Var. Il avait 87 ans.

« Fier d'avoir été son papa»

Son ouvrage Un sac de billes, publié en 1973 et couronné par l'Académie française, a été vendu à plus de vingt millions d'exemplaires. Un livre autobiographique. « Je raconte l'histoire de deux enfants de douze et dix ans - mon frère, Maurice, et moi - pendant la Seconde Guerre mondiale. Un jour d'avril 1942, alors que je reviens de l'école en lambeaux après avoir échangé mon étoile jaune contre un sac de billes, notre mère nous tend deux musettes et un billet de 5 000 francs. En nous faisant promettre de passer la ligne de démarcation pour rejoindre nos aînés, Henri et Albert, réfugiés à Menton. Pour nous, qui n'avons peur de rien, habitués à la débrouille dans un Montmartre où l'on survit plus qu'on ne vit, c'est le début d'une aventure», expliquait Joseph Joffo, dans une interview accordée à Nice-Matin. C'était en 2014. Avant le tournage, à Nice, de l'adaptation de son ouvrage par Christian Duguay.

En septembre 2015, il était venu assister au tournage en présence d'Elsa Zylberstein et Patrick Bruel qui campaient le rôle de ses parents. Hier, Patrick Bruel, lui a rendu hommage sur Twitter : « Joseph Joffo s'en va...Tellement fier d'avoir été son papa le temps d'un "Sac de billes". Salut l'artiste».

« Une humilité de grandeur»

Sur la plage, lors de ce tournage, il était très ému. Il revivait sa vie d'enfant juif, traqué. Il repensait à sa fratrie qui s'était retrouvée à Menton, puis, la main tendue par l'évêque de Nice. « Mgr Rémond, à qui l'on doit d'avoir sauvé 527 enfants juifs pendant la guerre. Alerté par le curé de la Buffa, c'est lui qui nous [a obtenu]nos vrais-faux certificats de baptême», racontait l'auteur.

Des années plus tard, Joseph Joffo revenait sur les lieux de son histoire. Il avait, d'ailleurs, rencontré le père Gil Florini, dans l'église de la Buffa, à Nice. L'homme d'église s'en souvient. « Ce qui devait durer cinq minutes a duré plus d'une heure. Puis, nous nous sommes revus. C'était un homme profond. Vrai dans ce qu'il disait. Il était d'une grande simplicité et, en même temps, il avait une assurance par rapport à tout ce qu'il avait pu vivre. Pour moi, il avait une grande humilité. Pas une humilité d'effacement mais une humilité de grandeur. Il avait très envie que les choses ne s'oublient pas.»

Joseph Joffo ne tombera pas dans l'oubli. Son Sac de billes passe et passera les générations. « Son autobiographie était belle, son témoignage précieux. Ce formidable écrivain a marqué des millions de lecteurs, par le récit de son enfance pendant l'occupation allemande », a réagi sur Twitter Sacha Gozlan, président de l'Union des étudiants juifs de France.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.