Des couples maghrébins et noirs se sont vus refuser l'accès à deux plages privées de Juan-les-Pins parce qu'elles seraient, aux dires des employés, complets. Problème: un couple blanc qui se présente ensuite est accepté dans les deux cas.
L'opération de SOS Racisme a été filmée en caméra cachée et publiée ce mardi 9 août sur le média en ligne Loopsider. L'association a indiqué son intention de déposer plainte contre les deux établissements mis en cause.
Le "testing", qui vise à prouver une sélection basée sur des critères discriminatoires, a été initié en France à partir de 1998 par SOS Racisme et reconnu légal en 2005.
Des campagnes sont organisées chaque année en France, notamment l'été sur la Côte d'Azur. Retour sur plusieurs de ces opérations.
Août 2019: plusieurs plages privées
Les militants de SOS Racisme ont testé huit plages privées de la Côte d'Azur, en août 2019, sur le même principe de groupes à la couleur de peau différente.
Dans l'un des établissements, on a répondu à un couple maghrébin que les trois premières rangées de transats étaient réservées et qu'il n'y avait plus de place. Quelques minutes plus tard, un couple blanc a été invité, cette-fois ci, à prendre place au premier rang sur les matelas.
L'opération, filmée en caméra cachée, a permis d'épingler plusieurs plages privées pour discrimination. "Elles peuvent porter sur la tenue vestimentaire, la couleur de peau, le physique, l’origine de la personne… C’est injuste et intolérable de vivre dans ce contexte-là", avait commenté un membre de l’association.
Mars 2014: un pub de Nice
Une opération a été organisée un samedi soir de mars 2014 dans 25 établissements de Paris, Besançon, Reims, Metz, Bordeaux et Nice.
Cinq d'entre eux, dont un bar dans le Vieux-Nice, ont refusé des personnes de couleur puis, quelques minutes plus tard, accepté des personnes blanches sans qu'aucun motif ne puisse justifier cette différence de traitement.
Août 2013: un camping à Antibes et deux établissements de nuit à Nice
Le comité SOS Racisme des Alpes-Maritimes a organisé, pendant 24 heures en août 2013, un "testing" dans certains établissements privés. Camping et night-club étaient visés.
À l'arrivée, trois établissements dont un camping à Antibes et deux établissements de nuit à Nice ont été épinglés par les militants de l'association.
Mai 2012: deux boîtes de nuits à Nice
Ariane, Pierre et Mathieu sont sortis en boîte à Nice un samedi soir de mai 2012. Aliou, Abou et Sira ont essayé, en vain: quelques instants plus tôt, ils ont été refusés à l'entrée du même établissement. "Non, ce soir ça ne sera pas possible", se seraient-ils entendus répondre.
Deux discothèques du centre-ville sont choisies après signalements. Les gérants de ces établissements se sont défendus des faits de discrimination mais l'association a porté plainte.
Juillet 2010: un camping à Cagnes-sur-Mer
Plusieurs boîtes de nuit et campings de la Côte d'Azur ont été testés le 24 juillet 2010, en caméra cachée, par les militants de SOS Racisme.
À Cagnes-sur-Mer, un camping a été épinglé et l'association a porté plainte pour "refus de fourniture d'un service en raison de l'origine raciale ou ethnique".
Mars 2008: trois établissements à Nice et Cannes
Une opération nationale de "testing" organisée un samedi soir de mars 2008 a permis d'épingler deux restaurants-boîtes de nuit de Nice et une discothèque à Cannes.
"Nous avons testé 6 établissements et nos militants de couleur ont été acceptés dans certains et pas dans ceux-là alors que nos testeurs de race blanche ont pu entrer sans problème partout", s'insurgeait le président départemental de l'organisation. "Le videur d'un établissement niçois a été très zélé et a même voulu prendre la caméra de France 2 qui nous accompagnait."
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