Un haut fonctionnaire candidat aux élections nationales de Monaco, le gouvernement explique pourquoi il le sanctionne

Le gouvernement princier a exceptionnellement publié ce dimanche un communiqué de presse pour expliciter sa position après la mutation contrainte de Guillaume Rose, candidat sur la liste de Stéphane Valeri.

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J.D. Publié le 27/11/2017 à 08:38, mis à jour le 27/11/2017 à 10:13
Guillaume Rose n'est plus directeur du Tourisme et des Congrès à compter de ce jour. Photo E.D.

Un communiqué du gouvernement princier un dimanche matin, ce n’est pas banal... On peut même dire que c’est du jamais vu.

Mais ce dimanche matin, la direction de la Communication a diffusé un texte qui explicite la position du gouvernement princier après la mutation de Guillaume Rose, qui passe du poste de directeur du Tourisme et des Congrès à celui de conseiller technique à la Direction des Ressources humaines et de la Formation de la Fonction publique.

Car évidemment, la nouvelle en a fait bondir plus d’un, à commencer par l’intéressé lui-même qui s’est dit "effondré" vendredi après-midi, quand l’information est parue dans le Journal de Monaco mis en ligne.

Le problème? La raison de cette mutation: la candidature de Guillaume Rose sur la liste Priorité Monaco Primo! aux élections nationales du 11 févrie.

"La mesure qui s’applique à lui n’a rien de personnel"

Le gouvernement se défend bien sûr de sanctionner un ami politique de Stéphane Valeri - ancien conseiller de gouvernement - ministre pour les Affaires sociales et la Santé, faut-il le rappeler.

"La mesure qui s’applique à lui n’a rien de personnel ni de ciblé sur une liste. Elle correspond à la neutralité attendue de la haute fonction publique et concernera toutes les situations similaires."

Car, pour le gouvernement, Guillaume Rose est un haut fonctionnaire. "Il est mis en position de se libérer pendant la durée de la campagne de son obligation de réserve qui, comme rappelé très récemment, s’impose aux membres de la haute fonction publique, dont il fait partie."

Le communiqué du gouvernement princier dans son intégralité. DR.

"des notions parfaitement compatibles avec le mandat d’élu"

Sollicité par Monaco-Matin, Primo! réagit: "La loi sur les élections nationales fixe (article 54) la liste des postes incompatibles avec le mandat de conseiller national. Le directeur du Tourisme n’en fait pas partie. Il est donc inutile d’aller plus loin en invoquant comme le fait le gouvernement "l’intérêt du service" ou encore «"’obligation de réserve", qui sont des notions parfaitement compatibles avec le mandat d’élu. La meilleure preuve en est qu’en 2011, Guillaume Rose a été nommé à ce poste en étant conseiller national, et que ce dernier a été maintenu à son poste tout en étant candidat en février 2013."

280 messages de soutien

Depuis presque un an maintenant et le vote de la proposition de loi d’Union Monégasque sur les incompatibilités et inéligibilités dans le cadre des élections, les positions sont tranchées quant aux candidats, dont les fonctions professionnelles et ambitions politiques seraient de nature à gêner la neutralité.

Le premier mis en cause avait été Stéphane Valeri lui-même alors à la tête des Affaires sociales à l’exécutif et qu’on savait intéressé par la reconquête du poste de président du Conseil national.

Mais nul n’imaginait mercredi dernier, quand il a annoncé officiellement sa candidature, que Guillaume Rose ferait l’objet de pareille ou semblable considération.

Guillaume Rose assure avoir reçu quelque 280 SMS et mails de soutien! Quant aux adversaires politiques Horizon Monaco et Union Monégasque, ils se montrent particulièrement peu loquaces sur le sujet.

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