Le timing ne pouvait guère mieux tomber. À un an des échéances municipales, Cap-d’Ail a officiellement son premier candidat pour 2020. Et ce n’est pas (encore) Xavier Beck. Une annonce qui fait suite à une… démission. On vous explique le pourquoi du comment.
20 heures, ce mercredi soir. Après une heure et demie d’un fastidieux conseil municipal - où une litanie de chiffres a été exposée avant de voter le budget de l’année - Patrick Pommeret prend la parole.
A noter que nous reviendrons prochainement dans nos colonnes sur le vote du budget de l'année.
La voix tremblotante, le conseiller de la majorité annonce sa démission à l’assemblée municipale. Et à Xavier Beck, déjà au courant depuis quelque temps. "Une ambiguïté" qu’il désire lever, son fils de 32 ans, Romain Pommeret, aspirant à se présenter en 2020 pour déboulonner un Xavier Beck solidement vissé sur le fauteuil de maire depuis 1995. "Cela devenait en effet schizophrénique, entre le fait d’être attaché à défendre ce que nous avons fait depuis plusieurs années et l’amour d’un père pour son fils. Merci à toi", a sobrement réagi l’édile.
"La ville se laisse mourir"
Depuis quelque temps déjà, le jeune gérant d’un salon de coiffure ne cache pas ses ambitions politiques. En réalité, il en rêve depuis au moins deux, voire trois années.
"Au contact de la clientèle et des Cap-d’Aillois, je me suis rendu compte que, depuis une décennie, la ville se laisse mourir. On est devenu une ville-dortoir, tacle déjà Romain Pommeret. Le conseil municipal est assez vieillissant. On va apporter de la jeunesse et de la fraîcheur."
Selon ses dires, les trois quarts de ses colistiers auraient été choisis. Toujours selon lui, ni son père, ni des membres de la majorité actuelle n’y figureraient.
Si Xavier Beck n’a pas officialisé sa candidature, ce n’est en tout cas un secret pour personne que l’avocat cap-d’aillois briguera un cinquième mandat. Orphelin d’adversaires en 2014, le maire actuel devra donc s’attendre à une campagne un peu moins paisible.
Mais Romain Pommeret, sans expérience politique ni étiquette, a-t-il les épaules ? Se sent-il de pénétrer dans l’arène face à l’un des poids lourds de la politique azuréenne, estampillé Les Républicains et fidèle d’Éric Ciotti? Réponse affirmative. "Cela ne me fait pas peur. Je suis très confiant et je sais que j’ai toutes mes chances. A Cap-d’Ail, on arrive à une fin de cycle", estime-t-il.
"La politique est un vrai engagement"
De l’autre côté, Xavier Beck se sent-il menacé? Lui qui a bataillé dur et rongé son frein avant de rafler la mairie.
"Quand je me suis porté candidat aux municipales pour la première fois en 1983, j’avais 28 ans. J’étais donc plus jeune que Romain Pommeret. J’ai perdu deux fois (en 1989, ensuite) et fait douze ans d’opposition. Cela m’a permis d’apprendre, explique-t-il. Je ne connais absolument pas ce garçon, donc je ne porterai pas de jugements J’ai appris à être très prudent sur les pronostics. C’est une candidature pour le moins atypique puisque c’est quelqu’un qui ne s’est jamais intéressé à la vie municipale. Il était dans la salle du conseil ce mercredi mais il est parti en plein milieu. La politique, c’est un vrai engagement. Il explique à tout le monde qu’il est le prochain maire de Cap-d’Ail, il fallait être sourd pour ne pas l’entendre. Avoir de l’ambition, c’est bien. Mais en politique il faut rassembler et présenter des projets. Et c’est là son problème."
Les hostilités sont lancées. La campagne, aussi?
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