"S'il faut endosser l'impopularité, je l'endosserai": ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron sur la réforme des retraites

Le chef de l'Etat a pris la parole, ce mercredi, à 13 heures, lors d'un entretien sur TF1 et France 2, deux jours après le rejet des deux motions de censure et l'adoption au forceps de la réforme des retraites. Voici ce qu'il faut en retenir.

Pierre Peyret Publié le 22/03/2023 à 13:51, mis à jour le 22/03/2023 à 14:27
Emmanuel Macron a pris la parole ce mercredi midi. Photo AFP

En retrait depuis janvier sur le dossier phare de son second quinquennat que constitue cette controversée réforme des retraites, Emmanuel Macron a pris la parole ce mercredi midi, sur TF1 et France 2.

Ces dernières heures, le terrain avait été déminé par son entourage (il ne sera pas question de démission du président, de dissolution de l'Assemblée nationale et encore moins de retrait de la réforme). Mais le chef de l'Etat s'est chargé de le reminer tout seul, en déclarant que "la foule, quelle qu'elle soit, n'a pas de légitimité face au peuple qui s'exprime souverain à travers ses élus". Résultat, sa parole était attendue.

Pendant plus de trente minutes, Emmanuel Macron s’est évertué à clarifier ses propos, à répéter que la réforme était "nécessaire", assurant qu’il était prêt à "endosser l’impopularité" qui irait de pair avec la contestation actuelle.

Une réforme "nécessaire"

Droit dans ses bottes, Emmanuel Macron a justifié une réforme "nécessaire". "J’aurais voulu ne pas la faire", assure-t-il, pointant du doigt l'évolution démographique. "Quand je suis rentré dans la vie active. Il y avait 10 millions de retraités, il y en a aujourd'hui 17 millions. Dans les années 2030, il y en aura 20 millions”.

"Est ce que cela me fait plaisir de faire cette réforme? Non. Est ce que j’aurais dû faire comme les autres et mettre la poussière sous le tapis? Non."

Un seul regret, cependant, celui de ne pas avoir réussi "à partager la contrainte et la nécessité de faire cette réforme". "Notre système, nous devons le réformer". "J'assume ce moment, car il permet les autres.

Quel avenir pour la réforme des retraites?

"Ce texte va poursuivre son chemin démocratique", a confirmé le chef de l'Etat, rappelant que ce texte avait été présenté puis porté par le gouvernement, qu'il avait lieu à 75h de débats puis voté par le Sénat et voté par l’Assemblée nationale.

"Aujourd’hui, il est devant le Conseil constitutionnel, Il faut attendre qu'il se prononce".

Avec un espoir: celui que le texte rentre en vigueur d'ici la fin de l'année.

La contestation?

"Qu’il y ait des manifestations organisées pour dire qu’on est contre, c’est légitime. Les violences, il faut les condamner. Les blocages, il faut pouvoir les lever. C’est pour ça que j’ai demandé au gouvernement de négocier quand c’est possible, puis de réquisitionner", a-t-il assuré, en rappelant que chaque réforme des retraites s'était accompagnée de contestations.  

Dans quelle situation serions-nous si par le passé mes prédécesseurs s’étaient arrêtés? On serait dans une situation encore plus critique. Entre les sondages et le court terme et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays. Et s'il faut derrière endosser l'impopularité, je l'endosserai".

En fixant toutefois une ligne rouge: "on ne tolérera aucun débordement. On fera en sorte qu'une vie la plus normale possible puisse reprendre face à ceux qui bloquent à quelques-uns l'activité."

"Dans le moment que vivent nos démocraties, quand des groupes utilisent l'extrême violence pour agresser des élus de la République car ils ne sont pas contents de quelque chose, on ne peut accepter ni les factieux, ni les factions.”

Quel avenir pour la Première ministre Elisabeth Borne?

Concernant la Première ministre, Emmanuel Macron lui a confirmé sa confiance, lui chargeant une nouvelle mission: celle d'élargir la majorité.

"Nous devons avancer et rebâtir un agenda parlementaire avec ceux qui sont prêts à le faire, avec des hommes et des femmes de bonne volonté, de droite comme de gauche".

L'occasion pour Emmanuel Macron de souligner que "même à un moment d’incandescence politique, il n’y a pas de majorité alternative."

Vers la création d'une contribution exceptionnelle?

En jouant l'apaisement mais la fermeté sur la réforme des retraites, Emmanuel Macron s'est aussi projeté sur l'après-réforme, esquissant plusieurs chantiers, dont un sur les profits exceptionnels des entreprises.

Dénonçant le "cynisme" de certaines "grandes entreprises" qui ont dégagé d'importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse, il leur demande "une contribution exceptionnelle" pour que "les travailleurs puissent profiter" de cet argent.

Plusieurs textes sur la loi immigration

Le président Emmanuel Macron a annoncé mercredi que le projet de loi immigration serait "découpé" en "textes plus courts" qui seront examinés "dans les prochaines semaines" par le Parlement.

Annoncé depuis des mois, contesté par les associations de défense des exilés, conspué par la gauche et jugé très insuffisant par la droite et l'extrême droite, le texte qui a entamé son parcours en commission au Sénat la semaine dernière, devait être débattu à partir de mardi dans l'hémicycle de la Haute Assemblée dominée par l'opposition de droite.

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