Réforme des retraites: tous les parlementaires des Alpes-Maritimes contre le recours au 49.3, sauf un

Les députés et sénateurs maralpins s’indignent, à l’unisson, de l’utilisation de l’article 49.3 pour faire adopter au forceps la réforme des retraites. Tous… sauf Philippe Pradal.

Lionel Paoli Publié le 16/03/2023 à 17:27, mis à jour le 16/03/2023 à 17:28
Le choix du gouvernement de déclencher le 49.3 a suscité de très vives réactions dans les Alpes-Maritimes. (Photo PQR / Fred Dugit)

Tous indignés… sauf un. Philippe Pradal, député Horizons de la 3e circonscription des Alpes-Maritimes, est le seul parlementaire maralpin à juger légitime l’utilisation du 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites. Sans surprise: le Niçois est également le seul macroniste azuréen élu dans l’une des deux chambres.

Ses collègues, eux, sont vent debout contre cette décision. Lionel Tivoli, député RN (2e circo), dénonce "un passage en force qui démontre que le gouvernement est conscient que sa réforme ne sera pas votée. C’est une insulte au Parlement."

Bryan Masson (RN, 6e circo) est au diapason: "Cette réforme était brutale. Emmanuel Macron choisit, en toute logique, une méthode brutale pour la faire passer. On est très loin du dialogue, des débats et donc de l’esprit même de la démocratie." Alexandra Masson (RN, 4e circo) porte l’estocade: "Ce texte doit être retiré."

Chez Les Républicains, même ritournelle. Éric Pauget (LR, 7e circo), fustige "un manque de courage, un manque d’audace, un manque d’autorité de Macron qui ne tient pas sa propre majorité".

"L’utilisation du 49.3 laisse penser objectivement que le président Macron n’a plus aucune confiance en l’Assemblée nationale, estime le sénateur Henri Leroy. S’il va au bout de sa décision, il devra dissoudre la chambre basse! L’utilisation du 49.3 est aussi un acte anti-Parlement. La loi que nous avons votée au Sénat [jeudi matin] consacre des avancées notables. Ne pas voter ce texte, c’est un contre-pied au progrès social, et surtout au système par répartition qui est quasiment à l’agonie."

"Les sénateurs LR ont assumé leur ligne claire, tout en sachant pertinemment que cette réforme n’était pas populaire", rappelle de son côté la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone. Avant d’esquisser un embryon de critique visant son propre camp: "Je ne peux que constater que les députés LR n’ont pas su faire preuve de la même solidarité. Ce groupe est constitué de personnalités plus individualistes; on peut le regretter. Tout cela risque de laisser des traces."

Patricia Demas juge pour sa part que cet échec était "prévisible". Pour l’élue de la chambre haute, "le timing était mauvais, alors que les Français ont des difficultés à boucler leurs fins de mois. Une réforme est évidemment nécessaire, mais elle ne doit pas reposer uniquement sur les actifs."

Le Cannettan Philippe Tabarot soupire: "Quand on est parlementaire, on ne peut jamais se réjouir de l’utilisation du 49.3. C’est le pire des scénarios. Même une défaite de quelques voix aurait été plus honorable pour le gouvernement." En phase avec Alexandra Borchio-Fontimp qui conclut: "Ce choix ne peut être qu’un aveu de faiblesse, le signe d’un échec fatal pour le gouvernement."

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