Selon la formule consacrée, ces deux-là ne passeront pas leurs vacances ensemble. Interrogé sur la trace laissée par Serge Telle de l’autre côté de la place de la Visitation, Stéphane Valeri n’avait guère d’éloges en manches ce jeudi. C’est donc un bilan "très contrasté" du diplomate dans ses relations avec le Conseil national qu’il a dépeint.
"Soyons francs, Serge Telle avait une conception du dialogue avec le Conseil national très irrégulière. Il a eu une considération variable selon les dossiers et les moments, et il a parfois eu des déclarations très compliquées à appréhender pour les élus", rembobine Stéphane Valeri.
"il y a eu un décalage..."
Selon le porte-parole des élus nationaux, l’ex-ministre d’État aurait tardé à mesurer la place du Conseil national dans la vie politique locale. "Serge Telle s’était habitué en arrivant à un Conseil national très divisé, balkanisé, où il n’y avait pas de majorité claire et de projets communs forts et partagés. Et peut-être n’a-t-il pas perçu le rôle normal du Conseil national dans nos institutions quand il est organisé autour d’un projet partagé, d’une majorité solide et unie ? Il a peut-être découvert nos institutions après l’élection de février 2018. Il y a eu un décalage… »
"Il a voulu
nous écarter au début de la crise..."
Concédant que le prédécesseur de Pierre Dartout avait su faire le pas vers l’autre "quand il fallait sur des sujets majeurs", Stéphane Valeri estime toutefois que ce fut "dans la douleur", notamment sur la question du logement. "Mais le Prince a tranché sur le logement et la création du Comité mixte de suivi, et aujourd’hui, nous sommes satisfaits."
Une rancœur perdurant quant aux premiers jours de la crise sanitaire. "Serge Telle est tout de même largement responsable des problèmes qu’on a eus au début de la crise, où il a voulu nous écarter de manière totalement incompréhensible et anticonstitutionnelle de la possibilité de participer à la réflexion et aux propositions contre la crise."
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