Pour Gilles de Kerchove, "L'essentiel de la menace terroriste est endogène"

Gilles de Kerchove, coordinateur de l'Union européenne contre le terrorisme, a rencontré les principaux décideurs du pays et exposé ses réflexions à la Monaco Méditerranée Foundation

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Joëlle Deviras Publié le 25/06/2018 à 05:06, mis à jour le 25/06/2018 à 08:13
Gilles de Kerchove (5e en partant de la gauche), a rencontré de nombreux acteurs et décideurs de la Principauté, dans le cadre d’une visite de travail. Photo Manuel Vitali - Direction de la Communication

Ce fut une journée marathon pour Gilles de Kerchove, jeudi 14 juin. Le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme a rencontré le souverain, puis le ministre d'État en sa résidence, le directeur des Services judiciaires et plusieurs magistrats, des conseillers de gouvernement-ministres, puis le directeur de l'Agence monégasque de Sécurité numérique. Il s'est rendu également à la Sûreté publique afin de participer à une réunion.

En soirée, sur l'invitation d'Enrico Braggiotti, président de la Monaco Méditerranée Foundation, il a dîné avec d'autres décideurs et représentants notamment du Palais princier ou encore de l'Éducation nationale.

"J'ai été impressionné par les dispositifs sécuritaires. Monaco a veillé à suivre le rythme de l'Europe et est à la pointe de ce qui se fait", expliquait Gilles de Kerchove, jeudi soir.

Des sujets qu'il a également évoqués dans le cadre d'une conférence organisée par la Monaco Méditerranée Foundation. Une occasion, pour les nombreux invités d'Enrico Braggiotti, rassemblés à l'Hermitage, d'appréhender la complexité du sujet. Un sujet qui évolue également, à tel point que Gilles de Kerchove a intitulé sa conférence "Les nouveaux défis de la lutte antiterroriste pour l'Europe et ses voisins".

"Le point de basculement"

Et "le premier défi, c'est la prévention". Le coordinateur de l'Union européenne a évoqué la "radicalisation endogène". "Comment gérer au mieux les revenants qui sont quelque 5.000 en Europe?"

Si tout le monde a le droit de nourrir une pensée radicale, l'enjeu est, pour les services de renseignements, de déterminer "le point de basculement", c'est-à-dire le moment où une personne va s'équiper du matériel nécessaire en vue d'une action terroriste. "C'est alors du pénal"

"Le grand défi, c'est la détection des signes précoces." Un travail complexe qui passe par les services de renseignements, mais aussi par les éducateurs, les enseignants, le cercle social et familial proche. "L'essentiel de la menace est de type endogène. Il s'agit d'abord d'identifier les premiers signes de radicalisation."

Le tout étant rendu d'autant plus difficile que la collecte et l'analyse des données se heurtent à la préservation de la vie privée. "L'Europe a de telles contraintes de protection des données que ce n'est pas facile".

Il s'agit donc de trouver conjuguer les moyens et les efforts pour concilier liberté personnelle et lutte contre le terrorisme. Un défi de taille.

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