Nice : le carnaval est aussi annulé

La fête est finie.

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christine rinaudo Publié le 27/02/2020 à 11:34, mis à jour le 27/02/2020 à 11:34
« Pour moi, la santé passe avant l’économie », a annoncé Christian Estrosi hier.
« Pour moi, la santé passe avant l’économie », a annoncé Christian Estrosi hier. Dylan Meiffret

La fête est finie. Carnaval s’est arrêté mardi soir après un tour de piste place Masséna. Il n’ira pas plus loin. Hier, c’est l’avant-dernière bataille de fleurs qui a été annulée en raison des rafales de vent. Mais pas que... En effet, face à la proche menace du coronavirus qui sévit en Italie, notamment en Ligurie, le maire de Nice a décidé d’annuler aussi la dernière journée carnavalesque. C’est-à-dire celle de samedi qui prévoyait une bataille de fleurs l’après-midi et un corso illuminé le soir. Pareil pour le feu d’artifice du lendemain soir : il n’aura pas lieu.

L’annonce a été faite hier après-midi par Christian Estrosi, lors d’une conférence de presse. Le premier magistrat argumente son choix : « Il ne reste plus qu’une journée de fête, nous n’avons pour l’heure aucun cas de coronavirus détecté, nous bénéficions d’un centre hospitalier universitaire plus que préparé, sur le plan sanitaire tout est bien organisé, toutefois, à titre préventif et de précaution je préfère renoncer à la dernière sortie du carnaval. C’est plus raisonnable. Pour moi, la santé passe avant l’économie. »

Le premier magistrat a-t-il subi des pressions de la part du gouvernement ? Réponse négative : « Nous sommes sur de grands événements et la collectivité doit mettre tous les moyens nécessaires à disposition de l’Etat, mais après, c’est la municipalité qui organise dès lors qu’elle remplit le cahier des charges et rien ne m’empêche de décider d’annuler. Moi, je suis le protecteur des Niçois. J’ai d’abord en charge la sécurité sanitaire de mes administrés. »

Déjà à cause de la guerre du Golfe

C’est la première fois que le carnaval est confronté à une maladie d’échelle internationale. Ce n’est pas la première fois, en revanche qu’on l’annule. La dernière fois qu’il le fut, remonte à 1991. Sa Majesté devait être sacrée Roi des fous. Il ne porta jamais la couronne : la guerre du Golfe eut raison de son règne.

Le Roi de la mode en tenue raccourcie va-t-il avoir de lourdes conséquences sur le chiffrage du coût économique que représente cette interruption ? Pas tant que ça selon le premier magistrat : « Je donnerai ultérieurement le bilan du carnaval, mais même en annulant la dernière sortie, l’édition 2020 est sans doute une des meilleures, une des plus performantes sur les 30 dernières années en termes de fréquentation et de rentrées financières. »

Qu’en est-il pour les prochains congrès niçois et azuréens ? « Tous les événements qui touchent à la vie quotidienne n’ont pas de raison d’être affectés. Avec le carnaval, on est sur une manifestation drainant beaucoup de flux internationaux. »

Donc, comme le dit la chanson niçoise, « Adieu paure Carneval ». Oui, Adieu, mais pour sauver la tradition populaire, le roi sera tout de même brûlé dimanche soir dans un lieu qui reste à déterminer, « mais sans feu d’artifice sur le front de mer qui provoquerait une venue massive de curieux ».

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