Personne au bord du chemin
Hier soir, il y a d’abord eu le conseiller-ministre des Affaires sociales et de la Santé Didier Gamerdinger: "Une position consensuelle a finalement été trouvée, permettant de ne laisser personne au bord du chemin."
Puis le président Stéphane Valeri: "Plus que jamais, l’État doit montrer qu’il est aux côtés des plus fragiles, car comme j’avais déjà eu l’occasion de le dire, notre modèle social monégasque ne doit laisser personne au bord du chemin."
Décidément, la formule, qui avait été prononcée par le président du Conseil national au printemps dernier quand il s’était agi d’aider les personnes soudain privées d’emploi du fait de la crise sanitaire, revient dans la bouche des décideurs politiques.
Mais hier soir, avec le projet de loi modifiant la loi n° 1465 du 11 décembre 2018 relative à l'aide à la famille monégasque et à l'aide sociale, il était question de ne pas "laisser au bord du chemin" les personnes sans emploi et qui, pour des raisons diverses, ne sont pas à la recherche d’un travail. Trois articles votés à l’unanimité.
"Ce texte poursuit l’objectif de créer une nouvelle aide sociale, dénommée “revenu minimum”, destinée à assurer les moyens de subsistance nécessaires aux Monégasques les plus démunis, sans emploi, et qui ne remplissent pas les conditions exigées pour ouvrir droit à d’autres aides financières destinées à pallier l’absence d’activité professionnelle", a expliqué Karen Aliprendi-de Carvalho.
Il y aurait à Monaco une vingtaine de personnes dans cette situation. "Ce dispositif ne concerne par chance qu’un nombre très limité de compatriotes ou résidents. (...) Notre amendement permet ainsi à chaque membre d’un couple dans cette situation, de percevoir une aide entière."
Ce revenu, délivré non pas par la direction du Travail mais par la Dass, va être de 943 euros pour une personne seule avec une majoration de 250 euros par enfant à charge. Sont concernés les Monégasques qui ont épuisé leurs droits au chômage et aux aides d’accès et retour à l’emploi. Ces personnes ont une obligation de suivi socio-éducatif mais pas d’obligation de recherche d’emploi.
Didier Gamerdinger a souligné que ce texte "pose pour la première fois le principe d’un revenu minimum pour les Monégasques".
Il a expliqué les motivations du gouvernement. "Parfois, il n’y a pas de volonté d’intégrer le monde du travail. (...) Il faut cependant constater, sans émettre de jugement de valeur à l’égard des personnes concernées, que parfois, faute d’investissement réel de leur part, il n’est en fait pas possible de les amener à une activité professionnelle quelle qu’elle soit. Pour autant, et c’est un point fondamental pour nous, notre rôle est de continuer à les accompagner. Cet accompagnement prendra à l’avenir la forme d’un revenu permettant une vie décente, une couverture sociale et un suivi social. L’instauration à Monaco d’un revenu minimum pour nos compatriotes constitue une avancée majeure dans la politique sociale de notre pays."
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