À Menton, les habitants s'interrogent sur le futur visage de la Riviera française

Le Schéma de cohérence territoriale de la Carf (Scot) est dans sa dernière phase de réalisation. Le document capital a suscité beaucoup d’interrogations, lors d’une réunion publique, mercredi à Menton

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Nicolas Hasson-Fauré (nhasson@nicematin.fr) Publié le 14/12/2018 à 16:20, mis à jour le 14/12/2018 à 16:30
Le Scot est un document-clé pour l’avenir de la Carf.. Photo archives Nice-Matin

C’est un document capital pour la Riviera française. Le Schéma de cohérence territoriale (Scot) dessine le futur visage d’un territoire. Celui de la Communauté d’agglomération de la Riviera française (Carf) est entré dans sa dernière phase de réalisation.

Une série de réunions publiques vise à présenter le document d’orientations et d’objectifs, qui pose les bases du futur Scot, et à recueillir les observations des habitants. L’ultime rendez-vous s’est tenu hier soir à Beausoleil.

À Menton, ville centre de l’intercommunalité, la réunion s’est déroulée mercredi soir.Plusieurs des vingt-cinq participants se sont exprimés sur les quatre points cardinaux du Scot. Morceaux choisis des interventions.

Valoriser les identités paysagères, patrimoniales et environnementales

C’est le premier grand axe du futur Scot. Et il a suscité plusieurs questions. Dont celle-ci: "Nos déchets partent souvent en dehors du département.Est-ce qu’ils vont rester au niveau des territoires du département ou de l’agglomération, de la Carf?"

Réponse de Jacques Perret, d’Antea Group, société d’ingénierie et de conseil en environnement qui travaille sur le dossier: "L’option retenue, qui est à l’échéance de quelques années, est que tous les déchets ménagers de la Carf seront traités à l’Ariane». Jean-Claude Guibal, le maire de Menton et président de la Carf, apporte une précision au sujet du recyclage. «Actuellement, les déchets de la Carf sont valorisés soit à l’usine de Monaco, soit à l’Ariane.L’objectif est de tout traiter dans le département".

Développer une économie axée sur les filières d’excellence

Cet autre axe fort du document administratif repose sur plusieurs piliers, dont une montée en gamme de l’activité touristique, une agriculture liée à l’identité du territoire, ou encore l’économie numérique, qui devrait faciliter le télétravail.Ce dernier élément amène à cette remarque d’un membre du public: "C’est surtout Monaco qui crée des emplois. Vous parlez de télétravail avec des sociétés monégasques. Mais comment allez vous traiter l’aspect fiscal?"

Une "commission franco-monégasque, dont la Carf est partie prenante, étudie toutes ces questions fiscales", répond Yves Juhel, l’adjoint au maire de Menton délégué à l’Urbanisme et à l’aménagement.

Axer prioritairement le développement du territoire en valorisant les transports existants ou à créer

L’homme, qui a posé la question précédente, s’interroge également sur les transports.

"Vous n’avez pas assez pris en compte Monaco dans le Scot, estime-t-il. Les embouteillages sont beaucoup liés à des gens qui vivent en Italie ou à Menton et vont travailler à Monaco".

Le document, qui dessine le futur visage du territoire, explore plusieurs pistes.

D’abord, "l’accès au train est actuellement amélioré et cela va se poursuivre", explique Jacques Perret. Ensuite, il y a les lignes ferroviaires qui filent de l’arrière-pays jusqu’au littoral.

"Le Scot affirme fortement l’intérêt de ces lignes pour les vallées de Sospel jusqu’à Tende", poursuit-il.

Un lien "vital", selon Yves Juhel. Il évoque également d’autres idées actuellement étudiées, la diversification des entrées et sorties d’autoroute, le fameux funiculaire qui permettrait de rallier la Principauté depuis un parking-relais à La Turbie…

Répondre aux besoins résidentiels et d’hébergement touristique

C’est le dernier point, peut-être le plus important.Au micro, un homme met le doigt sur le nœud du problème, quand vient la question du logement: "Trop de résidences secondaires par rapport aux résidences principales".

Tout le monde en est conscient, le Scot veut inverser la tendance.

Seulement voilà: "On n’a pas d’outil juridique" pour favoriser les résidences principales par rapport aux secondaires, explique Jacques Perret. "Sauf… le logement social", souligne-t-il.

D’ici à 2030, le Scot prévoit la construction de 5.575 logements sur le territoire de la Carf. Dont 1.800 logements sociaux d’ici à 2025. 40% de la population de la communauté d’agglomération y est accessible.

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