Les mercis d’un maire qui ménage le suspense

Hier soir, les vœux de Gérard Spinelli n’ont pas donné lieu à une annonce de candidature aux élections municipales. Encore moins d’un bilan de la mandature, période préélectorale oblige

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Thibaut Parat Publié le 17/01/2020 à 10:03, mis à jour le 17/01/2020 à 10:03
Gérard Spinelli a surtout enchaîné les remerciements durant ses vœux.
Gérard Spinelli a surtout enchaîné les remerciements durant ses vœux. T.P

Que ce doit être frustrant pour un édile de ne pas énumérer, devant un auditoire tout ouïe, les projets réalisés durant la mandature. De devoir garder pour soi les futures réalisations qui redessineront les quartiers de la ville.

En période préélectorale, disons-le, les vœux d’un maire s’apparentent à un numéro d’équilibriste. La loi est claire : le ton doit être neutre et informatif. En somme, pas d’écarts de communication institutionnelle. Encore moins de discours de propagande ou de polémique électorale aux frais de la commune. Alors hier, au cœur d’un Centre culturel Prince Jacques bondé, on s’attendait donc à des vœux sans réel intérêt informatif. Mais on espérait, peut-être, une annonce de la part du maire de Beausoleil sur sa candidature aux élections municipales de mars prochain. Et bien non. Gérard Spinelli continue d’entretenir un (faux) suspense sur un potentiel cinquième mandat à la tête de cette commune française qu’il aime comparer à « un quartier de Monaco ».

« Il faut garder la foi »

Alors, certes, dans certaines phrases distillées ici et là, on pourrait y voir quelques allusions à une volonté de rempiler. « On doit garder nos convictions, cette envie de bien faire, de réaliser des équipements, de se rapprocher de notre prochain. Il faut aussi garder la foi, l’envie de continuer notre œuvre, notre action », a-t-il expliqué, citant au passage Mère Teresa.

Puis, Gérard Spinelli s’est lancé dans un périlleux exercice de remerciements, où il ne fallait oublier personne. Au risque de froisser certaines susceptibilités. Il y a eu Monaco et ses institutions, forcément. L’État français, aussi, représenté par la députée Alexandra Valetta-Ardisson. « Je suis peut-être l’un des rares maires à le dire mais on est bien aidé par l’État. Ça fait deux ans qu’il ne baisse plus les dotations. » La Région - la majorité de Christian Estrosi et Renaud Muselier comme l’opposition d’Olivier Bettati - le Département, la Carf présidée par Jean-Claude Guibal ont été cités. Bref, toutes les strates institutionnelles. « J’aime que la ville de Beausoleil suscite le soutien. On est une ville pauvre, on n’a pas beaucoup d’argent », justifie-t-il.

L’édile beausoleillois n’a pas manqué de remercier l’Éducation nationale, les forces de secours et de sécurité des deux pays voisins. Mais aussi les nombreuses communautés religieuses vivant ensemble à Beausoleil. « La laïcité, ce n’est pas d’interdire les religions mais favoriser l’expression des religions. C’est permettre aux enfants, s’ils le souhaitent, d’exercer la religion de leurs parents », clame-t-il, citant la pensée de feu Jacques Chirac.

« Il paraît que je suis exigeant »

Avant d’enchaîner sur ses fonctionnaires municipaux. « Il paraît que je suis quelqu’un d’exigeant. Merci de me supporter, dans les deux sens du terme. C’est difficile pour un maire quand il veut œuvrer de ne pas être reconnaissant envers ses fonctionnaires. Il faut qu’il y ait de la compétence, une envie de travailler, de la reconnaissance. J’ai envie de leur dire merci. C’est rare que je le fasse. »

Et puis, pour achever cette tirade de remerciements, il y a eu les mots pour la famille. « Merci d’accepter les absences. Si l’on veut continuer à œuvrer et être un bon élu, on a besoin de soutien. »

Et si ces « mercis » à foison n’étaient une façon déguisée de préparer le terrain pour la suite ? Pour un cinquième mandat.

Réponse dans les prochains jours.

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