15 élus du Conseil national ont voté "Pour"
Brigitte Boccone-Pagès
La vice-présidente du Conseil national souligne l’importance de "la cohésion et de la responsabilité. Nous sommes parvenus avec le gouvernement à un texte juste."
Christophe Robino
Le président de la commission des Intérêts sociaux et des Affaires Diverses, rapporteur sur le projet de loi, considère le "texte équilibré. Il est important que des délais suffisants soient laissés à ceux qui sont encore indécis et que des mesures généreuses d’accompagnement soient prévues pour celles et ceux qui persisteraient dans leurs positions de ne pas se soumettre à cette obligation."
Jean-Louis Grinda
L’élu de la minorité Union Monégasque a demandé au gouvernement "l’extension du pass sanitaire." Selon lui, il faut "l’adopter partout où c’est possible pour protéger notre plan de relance, notre pays, notre avenir." Et à propos du projet de loi: "Il n’y a ni vainqueur ni vaincu mais un pays uni derrière son souverain."
Stéphane Lobono
L’élu de la majorité Primo! veut être dans la mesure. "Concernant les soignants et les personnes en charge des plus fragiles, je crois que ces personnes ont une responsabilité professionnelle. De tout temps, cette responsabilité a été assortie d’une obligation vaccinale. Il me paraît donc que cette logique devra s’appliquer pour lutter contre la Covid(...)"
Béatrice Fresko
L’élue de la minorité Horizon Monaco considère la vaccination comme "un acte altruiste" et qui permettra, "de retrouver une vie normale". Elle souligne toutefois qu’elle "aurait préféré une clause de revoyure à 12 mois", et le terme "d'incapacité temporaire" à celui "d'inaptitude".
Marine Grisoul
La cadette des élus du Conseil national, élue de la majorité, par ailleurs diététicienne au Centre Hospitalier Princesse-Grace, considère que "le projet de loi(...), désormais amendé, se veut plus juste, et plus humain(...) Il s’agit là de dépasser les intérêts individuels en pensant à l’intérêt collectif."
Franck Julien
L’élu Primo! donne des chiffres! "À l’exclusion des bénévoles, le nombre de personnes concernées par ce projet de loi serait approximativement de 4 700." Un de ses arguments: "L’obligation vaccinale des personnels soignants et assimilés est déjà admise en France et en Italie. En l’absence d’une telle loi en Principauté, je crains que certains résidents choisissent de se faire soigner dans ces pays voisins(...)"
Nathalie Amoratti-Blanc
Elle était très sceptique sur la vaccination; elle a changé d’avis! L’élue Primo !, par ailleurs directeur de la maison de retraite A Qietudine, explique: "J’ai compris qu’en toute responsabilité je devais dépasser mon recul initial(...)"
Jacques Rit
L’élu de la minorité Horizon Monaco, médecin, donne une information qui mérite d’être connue: "Sur un plan purement administratif, les conventions bilatérales qui lient les établissements de Santé de Monaco à la France impliquent d’offrir aux patients affiliés à la Caisse primaire d’Assurance Maladie du 06 les mêmes mesures de protection sanitaires que celles dont ils bénéficient dans les établissements de soins français."
4 élus ont voté "contre", 2 se sont abstenus
Six élus ont voté contre la loi ou se sont abstenus. Leurs raisons sont diverses.
Et tandis que nombreux élus ont voulu expliquer leur vote (tous sauf quatre "pour": Balthazar Seydoux, Corinne Bertani, Thomas Brezzo, José Badia et Fabrice Notari), Marie-Noëlle Gibelli, directrice des Soins au Centre Hospitalier Princesse-Grace aujourd’hui à la retraite, a voté "contre" sans mot dire. On aurait bien aimé entendre cette professionnelle expérimentée et conseillère nationale.
Daniel Boeri
Le doyen de la Haute assemblée a voté contre la loi. Pourtant, il est favorable à la vaccination. Il s’explique. "Tout en réaffirmant que la meilleure manière de sortir de cette crise sanitaire est la vaccination, ou à défaut, le pass sanitaire, je voterai contre ce projet loi, parce qu’il oublie le bien commun et organise la discrimination."
Marc Mourou
L’élu Primo! a voté contre le projet de loi. À l’heure où il s’agit de trancher, il pose beaucoup des questions. "Est-ce vraiment la bonne réponse de suspendre [ceux qui ont décidé de ne pas se faire vacciner] de 50 % de leur salaire le premier mois puis de procéder à un éventuel licenciement, car à tort ou à raison ils ne sont pas encore convaincus par cette vaccination Covid-19? Qu’en est-il également des professions libérales telles que les infirmiers et aides à domiciles qui pour la plupart ont développé un lien affectif avec leur patientèle?(...) Pourquoi un comptable travaillant seul dans un bureau, un technicien de service ou bien encore un factotum d’une de ces structures de santé se verraient suspendre à leur tour?"
Pierre Van Klaveren
L’élu Primo! a été simple, clair et net. "Je ne voterai pas ce texte simplement car je le trouve injuste et arbitraire. Je trouve injuste d’obliger une partie significative de notre population de résident et/ou travailleurs à se faire vacciner alors que d’autres ne subiront pas cette obligation. J’y vois là un manque total d’équité et d’égalité et c’est pour cette raison que je ne voterai pas ce projet de loi."
Karen Alliprendi de Carvalho
L’élue Primo! s’est abstenue. Elle a expliqué son vote. "Je ne conçois pas que toutes les personnes qui ne sont pas en lien direct avec les patients ou les personnes les plus vulnérables soient également soumises. Je pense aux comptables, aux secrétaires, aux électriciens, aux agents d’entretien, etc.,(...) sans être pourtant au contact direct des patients ou personnes vulnérables, en fréquence constante, comme peut l’être le professionnel soignant."
Un autre point inquiète Karen Alliprendi: les licenciements en nombre. "L’impact social et économique engendré par les licenciements, n’est-il pas trop lourd pour une obligation encadrée dans le temps, qui plus est à court terme?"
Pierre Bardy
L’élu Primo! s’est abstenu. "Ce texte, ce sont surtout des sanctions, des sanctions lourdes de conséquences pour ceux qui ne viendraient pas à respecter cette obligation en Principauté. Au risque de voir disparaître ceux pour qui travailler au contact des plus fragiles est une vocation. Au risque de déstabiliser l’organisation des services."
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