Le trentenaire installé à Lisbonne s’est engagé en politique dès le lycée. Son cheval de bataille à Monaco : permettre la transmission du certificat de domiciliation fiscale
Arnaud Leroy vit à l'étranger depuis douze ans. Presque par hasard. D'abord pour y poursuivre ses études, ensuite pour trouver un emploi parce qu'« en France, ce n'est pas facile pour les jeunes de décrocher un travail ». Il décide alors de tenter sa chance hors des frontières : Birmingham, Bruxelles et aujourd'hui Lisbonne. La vie loin de l'Hexagone lui plaît beaucoup. Il a fondé une famille et aime son travail. Pour autant, il ne se détache pas de son pays.
Au contraire. Il s'investit et décide finalement de se présenter aux élections législatives dans la 5e circonscription des Français de l'étranger.
S'il a aujourd'hui 36 ans, son engagement politique date d'il y a longtemps, de l'époque où il était au lycée. Il manifeste alors contre le CIP (Contrat d'insertion professionnelle) de Balladur. Aujourd'hui employé auprès d'une institution européenne il poursuit son engagement politique auprès du parti socialiste et a remporté les primaires socialistes pour l'investiture à la législative. « J'ai toujours milité », résume-t-il.
Quelles sont les problématiques inhérentes aux Français de l'étranger ?
L'accès à l'emploi fait partie des préoccupations majeures, surtout dans le cadre de l'Europe. La scolarité est également un sujet qui les intéresse. Dans la 5e circonscription, il faut avouer qu'on n'est pas trop mal lotis. Cependant, il serait intéressant de développer les classes bilingues dans les systèmes locaux.
Quel est votre cheval de bataille concernant les Français de Monaco ?
Le cas des enfants du pays en Principauté est une situation inéquitable et injuste. Le certificat de domiciliation fiscale devrait pouvoir être transmis aux enfants - sous conditions évidemment - pour rétablir une certaine justice. Je me suis engagé ce que ce problème soit discuté.
Comment la réforme créant l'élection des Français de l'étranger a-t-elle été accueillie chez les expatriés ?
Très bien car la gauche portait l'idée depuis longtemps, elle était dans les programmes des précédents candidats aux présidentielles, notamment chez Lionel Jospin et Ségolène Royal. En revanche, on a accueilli avec moins d'enthousiasme le découpage, fait de manière partisane : les Français de l'étranger ont voté à 42 % pour François Hollande, or avec ce découpage et selon les projections on ne devrait obtenir que 3 candidats sur 11. J'espère que les électeurs vont s'intéresser à cette élection. La campagne a été très difficile parce que c'est la première mais un gros travail de pédagogie et de communication a été fait en partie grâce aux médias.
Repères
Qui sont les électeurs ? 80.672 Français inscrits dans la 5ecirconscription dont 64.235 en Espagne, 9.411 au Portugal, .2660 en Andorre et 4.366 à Monaco.
Ses propositions : la scolarité, l'emploi et pour Monaco, la transmission du certificat de domiciliation fiscale.
commentaires