"C’est un montant que je crois décent, argumente Jean-Claude Guibal. Il n’était pas envisageable d’aller au-delà, vu qu’il s’agit de l’argent du contribuable." Pensant l’affaire close, le président s’étonne de voir une armée de mains se lever. L’opposante roquebrunoise Marie-Christine Franc-de-Ferrière se lance: "La destruction de Notre-Dame est très embêtante mais beaucoup d’argent a déjà été proposé pour sa rénovation. Peut-être qu’à la Carf, d’autres bâtiments religieux en auraient plus besoin…"
Le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, opine. "Le principe de subvention m’interpelle: c’est difficile d’expliquer cela aux gens quand nous n’arrivons pas, nous, à conserver notre patrimoine." L’adjoint mentonnais à l’urbanisme, Yves Juhel - rejoint par plusieurs élus, qu’ils soient croyants ou athées - invoque l’importance du symbole.
"Pourquoi ne pas demander, si les fonds octroyés sont suffisants, à ce que notre somme nous soit ensuite réattribuée?" demande le maire de Breil, André Ipert. Tandis que son voisin de La Brigue, Daniel Alberti, appelle à temporiser. "On verra quand les travaux seront décidés et chiffrés!"
Le maire de Roquebrune-Cap-Martin, Patrick Cesari, s’emporte. "Je suis surpris que concernant Notre Dame il y ait ce débat. Si l’incendie avait touché un autre bâtiment emblématique, on n’aurait pas hésité." Et d’ajouter qu’à la Carf, "nous distribuons des fonds de concours depuis bien des années, sans regarder si cela faisait partie des compétences de l’interco. Par solidarité."
"C’est aussi une question de ressenti de la population, rétorque la maire de Sospel, Marie-Christine Thouret. Elle est particulièrement tendue, attentive par rapport aux questions de financements…"
Un peu agacé, Jean-Claude Guibal clos le débat: "J’ai l’impression que l’idéologie Gilet jaune a conquis la France entière. On parle d’argent alors que ce n’est pas le sujet. Notre-Dame est un concentré de l’histoire de France. Or, au moment où le monde entier est en train de basculer, je trouve que nous avons à défendre notre civilisation."
Bilan des courses: six abstentions. Deux oppositions.
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