Régulièrement pointés du doigt par les élus du Conseil national pour leurs nombres et leurs nuisances sonores, les chantiers de la Principauté ont, à nouveau, été au cœur des discussions ce lundi soir, à l’occasion de la troisième séance publique de l’examen du budget primitif 2023.
Ce sont, cette fois, les délais rallongés et les surcoûts pour l’État monégasque qui ont été abordés par Balthazar Seydoux. Dans son rapport de la Commission des Finances et de l’Économie nationale, le vice-président du Conseil national a cité plusieurs cas concrets: +39M€ en deux ans pour le chantier du Larvotto ou encore la surélévation de la Sûreté publique dont l’enveloppe globale est passée de 27M€ en 2017 à 83M€ à cause, notamment, du bâtiment provisoire érigé en face du stade Louis-II.
"Je n’évoque pas le Nouvel hôpital ou l’îlot Pasteur, chantiers sur lesquels des problèmes de prestataires ont coûté à l’État encore plus cher, a-t-il expliqué aux membres de l’exécutif monégasque. Comme depuis cinq années, nous sollicitons que des moyens humains et matériels soient mis en œuvre pour que ces coûts et les délais soient mieux maîtrisés. Il est peut-être nécessaire d’envisager de proposer des formations complémentaires à des Monégasques qui pourraient occuper ces postes, de proposer des logements à des prix raisonnables à nos frontières pour des étrangers avec les compétences requises, ou toute autre solution qui permettrait de disposer des personnels complémentaires nécessaires à très court terme."
Des effectifs insuffisants dans certains services du gouvernement princier
Pierre Dartout, ministre d’État, s’est dit "conscient que certains services du gouvernement n’avaient pas des effectifs suffisants".
C’est pourquoi, en 2023, l’exécutif princier étudiera les redéploiements possibles dans l’optique de renforcer plusieurs services. "Nous avons aussi créé budgétairement des postes pour lesquels nous n’arrivons pas à trouver quelqu’un. C’est une question d’attractivité et de logement. Nous avons des candidats mais qui résident à une distance importante de la Principauté", argumente-t-il.
Le foncier manquant cruellement en Principauté, l’État espère dénicher des opportunités immobilières dans les communes limitrophes de la Principauté. "J’ai, très prochainement à Paris, des réunions sur le sujet du logement de nos actifs du secteur public et privé dans ces communes proches de Monaco."
Selon Franck Lobono, l’enjeu est double: du fait de leur proximité immédiate de leur travail, ces actifs utiliseraient alors des moyens de transport doux, participant ainsi à désengorger les accès à la Principauté en heures de pointe. "Dans les négociations avec la France, il faudra être vigilant sur une chose, a-t-il ajouté, en guise de conclusion. Que cela ne nous mène pas à accueillir dans ces immeubles, construits par l’État monégasque, des gens qui n’ont rien à voir avec la Principauté."
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