Laurent Wauquiez en visite de soutien à la frontière

En visite dans les Alpes-Maritimes à l'occasion du congrès des Républicains - qui se tient à Menton, aujourd'hui - le patron des LR s'est prêté à une rapide visite des locaux de la PAF, hier

Article réservé aux abonnés
alice rousselot Publié le 30/06/2018 à 05:13, mis à jour le 30/06/2018 à 05:13
Entouré d'une nuée de journalistes - et de soutiens politiques - le patron des LR, Laurent Wauquiez, s'est rendu aux deux postes frontières mentonnais, hier.
Entouré d'une nuée de journalistes - et de soutiens politiques - le patron des LR, Laurent Wauquiez, s'est rendu aux deux postes frontières mentonnais, hier. Jean-François Ottonello

Dans le milieu politique, depuis que la question migratoire occupe le devant de la scène éthique et médiatique, la visite des locaux mentonnais de la Police aux frontières est devenue un sport national. Pratiqué par tous les camps, qu'importe la couleur.

En déplacement dans les Alpes-Maritimes à l'occasion du congrès national des Républicains - qui se tient aujourd'hui à Menton - le patron du parti, Laurent Wauquiez, partisan d'une droite forte, ne pouvait décemment s'y soustraire.

Surtout après que plusieurs rapports récents, émanant de diverses structures et ONG, se sont montrés alarmants sur les conditions d'accueil des migrants sur le secteur. Et après qu'un accord sur les migrations a été trouvé au sommet de l'Union européenne, dans la nuit précédant sa venue.

« Les policiers ont peu de soutien politique »

Accompagné, entre autres, par le député Eric Ciotti, le maire de Menton Jean-Claude Guibal ou encore l'ancienne ministre Nadine Morano, Laurent Wauquiez a ainsi souhaité profiter de l'occasion pour apporter son soutien aux forces de l'ordre. En venant à leur rencontre (express) aux deux postes frontières. Posant quelques questions d'ordre très général sur la teneur de leur mission. Types de contrôles effectués, équipes en place, nombre de passages selon l'heure de la journée…

Accaparé, non pas par des supporters, mais bien par une nuée de journalistes, l'élu de droite a ainsi légitimé sa venue par le fait que « les policiers font ici un travail difficile, et qu'ils ont peu de soutien politique ». Exception faite du sien, cela va sans dire.

« Entre 500 et 1000 migrants passent ici chaque semaine de manière illégale. La France et l'Europe en accueillent trop » poursuit-il, insistant sur le fait qu'une « crise migratoire » est bel et bien à l'œuvre. Scud à peine voilé au président Macron qui, parlant de l'Italie, préférait évoquer, il y a quelques jours, une « crise politique ».

« Ce sera un défi majeur pour les années qui viennent. Mais nous avons besoin d'un changement d'approche », reprend Laurent Wauquiez. Pour qui la politique à mener se résumerait en un mot : « fermeté ». Comprendre : ne pas chercher à répartir les migrants entre les différents pays européens, comme il assure que le chef d'État français le désire. Mais les reconduire à la frontière, dès lors que leur entrée est illégale.

Que ceux qui souhaitaient des réponses aux problèmes purement locaux se détournent, le patron des LR embraie assez logiquement sur la politique nationale, sinon internationale. Reprenant partiellement des arguments exposés dans un entretien aux Échos, publié jeudi.

Le changement d'approche qu'il appelle de ses vœux tiendrait ainsi en trois points : « Il ne faut pas avoir de centres pour réfugiés en Europe. Car quand ils sont là, après, ils ne repartent pas… Les navires doivent par ailleurs ramener les migrants sur les côtes africaines, sur les ports dont ils sont originaires. Et il faut évidemment une aide au développement du côté africain. Mais on ne peut pas continuer si ces pays, de leur côté, n'assument pas leurs responsabilités en ne reprenant pas les migrants illégaux », clame-t-il. Ajoutant qu'en l'absence de changement de politique « on aura encore ces images de fausse générosité. Et un appel d'air à l'attention des passeurs ».

« On ne peut avoir de tabou. Les accords de Schengen, de Dublin, la collaboration avec l'Afrique, rien ne marche. C'est du bricolage », complète-t-il.

« Accord de façade »

Invité à commenter l'accord tout juste trouvé par les vingt-huit États européens, Laurent Wauquiez joue la mine boudeuse. « Je crains qu'il ne s'agisse d'un accord de façade. Aucun pays n'est réellement d'accord. Et il ne traite pas le problème essentiel : faire en sorte que nous puissions agir avant que les migrants quittent les eaux territoriales africaines. » Et puis, n'hésitant pas à se répéter, le patron des LR martèle qu'installer un centre européen pour les réfugiés sur le sol français serait une « folie ». Clap de fin. L'élu doit filer à Grasse pour fleurir la tombe de Pasqua - que l'on aurait bien imaginé tenir les mêmes propos. La gouaille en prime.

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Monaco-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.