Ils l’ont tous signée. Ce lundi, les 24 élus du Conseil national – l’équivalent de l’Assemblée nationale en France – ont cosigné une lettre ouverte adressée au prince Albert II. S’estimant mis de côté par le gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, les élus en appellent au souverain pour, réclament-ils, "faire respecter la Constitution".
"Le gouvernement exerce le pouvoir exécutif et le Conseil national est l’assemblée élue par les Monégasques, qui représente les attentes légitimes de la population, écrivent-ils. Par l’article 66 de la Constitution, les lois résultent de “l’accord des volontés du Prince et du Conseil national”. Avec l’impact de cette crise sans précédent, c’est tout le paradigme budgétaire, économique et social de Monaco, qui doit et qui est en train d’être modifié par le gouvernement. Nous regrettons qu’à ce jour, il le fasse de manière unilatérale."
"enrichir la réflexion du gouvernement"
Pour les élus, "il y a donc urgence à ce que le gouvernement princier et le Conseil national, chacun dans leur rôle constitutionnel, dans le cadre de leurs prérogatives respectives, loin de toute volonté de cogestion, travaillent ensemble. Le gouvernement reste le seul responsable de la mise en œuvre des mesures décidées. Mais il ne peut ignorer les besoins et les attentes de la population, dont les conseillers nationaux sont les représentants".
Le Conseil national demande au Prince d'intervenir pour que sa proposition d’instaurer un groupe mixte d’analyse en temps réel de la crise liée au Covid-19, placé sous la présidence du Ministre d’Etat, voie le jour, ce qui "permettrait au gouvernement, dans le cadre des échanges entre nos deux institutions, d’enrichir sa réflexion et de mettre en œuvre ensuite les meilleures solutions pour la population et l’économie du pays".
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