Georges Marsan rafle un 6e mandat, les chiffres des élections communales à Monaco
La liste "L’Evolution communale" emmenée par le maire sortant a été élue dans son entièreté ce dimanche. Le maire enchaîne un sixième mandat à valeur de record en Principauté.
Thibaut ParatPublié le 20/03/2023 à 10:30, mis à jour le 20/03/2023 à 13:31
Georges Marsan comptabilise 2.422 voix et termine à la dernière place du classement des candidats élus.Photo Jean-François Ottonello
Amateurs de suspens politique, passez votre chemin. Sans surprise, au terme de plus de deux heures de dépouillement à l’espace Léo-Ferré, à 22h11 précises, la liste de Georges Marsan "L’Évolution communale" a été déclarée vainqueur des élections communales, édition 2023.
Ce dénouement ne faisait guère de doute depuis le 19 janvier, date à laquelle le maire sortant avait officialisé sa candidature, avant de présenter le 6 mars ses 14 colistiers, renouvelés pour un tiers. En l’absence de rivaux déclarés, le boulevard était tout tracé pour que le pharmacien de la place d’Armes, la veille de ses 66 ans, rafle un sixième mandat consécutif, laissant derrière lui le record de cinq mandatures qu’il co-détenait avec Jean-Louis Médecin (de 1971 à 1991).
"On avait pour objectif 40% de participation"
Finalement, la seule inconnue, la seule inquiétude, dont les 15 candidats s’étaient largement fait écho durant la campagne et notamment lors de l’unique meeting à l’Auditorium Rainier-III, demeurait le taux de participation.
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Quelle légitimité les Monégasques allaient-ils accorder à cette liste unique?
Eh bien, à l’instar des dernières élections nationales pour lesquelles la participation avait chuté de 13 points, la démobilisation de l’électorat monégasque s’est à nouveau fortement ressentie.
Alors que le taux de participation final atteignait 46,49% lors du scrutin communal de 2019 - une liste unique en présence, là aussi - celui-ci atteignait un bien maigre 39,66 % à la clôture du bureau de vote, ce jeudi à 19 heures. Seulement 3.016 Monégasques sur 7.605 électeurs inscrits, donc, ont fait l’effort de glisser leur bulletin dans l’urne.
"On craignait un effondrement de la participation, ce n’est qu’un effritement, nuance Georges Marsan, peinant toutefois à dissimuler une certaine déception à la lecture du chiffre. On avait pour objectif 40% de participation et on avait vraiment insisté sur le rôle fondamental de la mairie. Les votants traditionnels, les familles se sont déplacés. Mais il est extrêmement difficile d’attirer les jeunes aux urnes. Le vote obligatoire n’est pas la solution. Il faut les éduquer dès le plus jeune âge, dans les écoles, à l’importance du vote et la légitimité que celui-ci apporte aux institutions."
Le maire et ses colistiers ont laissé éclater une joie contenue après la proclamation officielle des résultats, ce dimanche soir à l’Espace Léo-Ferré.Photo Jean-François Ottonello.
Georges Marsan arrive en dernière position de la liste
L’autre enjeu, lié à l’utilisation du panachage, affectueusement considéré "comme le sport national" à Monaco, demeurait le placement de Georges Marsan au cœur de sa propre liste. Au fil des mandatures et des décennies, le patronyme du maire a été de plus en plus barré par les électeurs de la Principauté. En 2003, celui-ci comptabilisait le troisième meilleur score de sa liste. En 2007, il figurait à la 7e position. En 2011, c’est à l’avant-dernière place qu’on le trouvait.
Enfin, en 2015 et 2019, le maire sortant était en bout de liste à, respectivement, 239 et 255 voix d’écart avec Chloé Boscagli-Leclercq, la plus plébiscitée ces années-là. Le dépouillement de ce dimanche n’a pas démenti cette tendance. Avec 2.422 voix, Georges Marsan termine en dernière position, 212 voix derrière Jacques Pastor.
"C’est habituel, confirme le principal intéressé, pas plus attristé que cela. En 2003, j’étais tout neuf et premier adjoint d’Anne-Marie Campora, la vie était belle. Depuis, je suis le maire qui prend les coups, car je suis celui qui dit non à certains projets."
Les quatre nouvelles têtes de "L’Évolution communale" - Georges Gambarini, Nada Lorenzi, Nathalie Vaccarezza et Jean-Luc Puyo - terminent également dans la seconde partie de liste avec respectivement 2.603, 2.600, 2.589 et 2.520 voix.
Le 18 avril, là aussi sans surprise, le nouveau conseil communal élira son maire, Georges Marsan, lequel considère déjà ce sixième mandat comme "le plus structurant", avec de "grands projets" que la mairie, comptant gagner en autonomie, entend financer elle-même.
Le taux de participation a encore reculé Photo Jean-François Ottonello.
Les élections communales 2023 en chiffres
7.605 électeurs inscrits 3.016 votants (enveloppes présentes dans l’urne) 39,66% de participation 110 bulletins blancs 75 bulletins nuls 2.941 suffrages exprimés (Majorité absolue: 1.471/ quart des électeurs inscrits: 1.902)
Les candidats élus
- Jacques Pastor 2.634 voix
- Chloé Boscagli Leclercq 2.631 voix
- Marjorie Crovetto 2.618 voix
- Karyn Ardisson Salopek 2.617 voix
- Camille Svara 2.614 voix
- Axelle Amalberti Verdino 2.613 voix
- Charles Maricic 2.604 voix
- Georges Gambarini 2.603 voix
- Nada Lorenzi 2.600 voix
- Nathalie Vaccarezza 2.589 voix
- André J. Campana 2.577 voix
- François Lallemand 2.533 voix
- Jean-Luc Puyo 2.520 voix
- Jean-Marc Deoriti-Castellini 2.447 voix
- Georges Marsan 2.422 voix
La réaction à chaud
"On craignait un effondrement de la participation, ce n’est qu’un effritement. Les Monégasques se sont quand même déplacés. Ils aiment notre institution de proximité. On a présenté un programme ambitieux. Les projets structurants - il n’y en a jamais eu autant depuis 20 ans - iront à leur terme d’ici quatre ans. Tous les projets sociaux qu’on lance, on peut les financer nous-mêmes.", Georges Marsan, réélu maire de Monaco pour la sixième fois consécutive.
Taux de participation: 39,66%
À la clôture du bureau de vote à 19 heures, 3016 Monégasques sur 7605 électeurs inscrits avaient effectué leur devoir civique, soit un taux de participation établi à 39,66%. C’est moins qu’en 2019 où celui-ci avait atteint 46,49% avec, là encore, qu’une seule liste en lice, celle de l’Évolution communale de Georges Marsan.
Si l’on remonte en 2015, en revanche, la présence d’une liste adverse - Un regard neuf de Franck Nicolas - avait suscité l’intérêt des électeurs de la Principauté: 60,61 % d’entre eux avaient glissé un bulletin dans l’urne. Pour les scrutins précédents (2003, 2007 et 2011), la participation demeurait stable, oscillant entre 53,40% et 54,68%.
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