Il a beaucoup été question d'Emmanuel Macron ce mercredi dans l'interview politique de Cyril Viguier qui recevait Nadine Morano. La députée européenne a d'abord été interrogée sur le discours pro-européen, prononcé la veille par le nouveau président à l'occasion de la fête de l'Europe.
À la question de savoir si elle adhérait à ce discours en tant qu'européenne convaincue, Madame Morano s'est contentée de rappeler qu'elle était "profondément attachée à l'Europe" mais qu'elle "ne (savait) pas ce que M.Macron (comptait) faire de son projet européen, car tout est flou chez lui".
Elle "espère" toutefois "qu'il ne sera pas tenté par le fédéralisme" car elle se dit "favorable à l'Europe des nations", ce qui est "différent", selon elle.
L'ancienne secrétaire d'État chargée de la famille a également confié son scepticisme quant aux capacités de l'ex-ministre de l'Économie à "ressouder le pays". Selon elle, "M. Macron a gagné cette présidentielle mais il ne peut être auréolé d'un statut de vainqueur", dans la mesure où "les abstentionnistes, les votes blancs et nuls et ceux qui se sont tournés vers un vote de désespoir sont plus nombreux que ceux qui ont voté" pour lui.
D'autre part, elle estime que le nouveau chef de l'État n'est pas réellement un président d'ouverture car il "reste profondément de gauche", bien qu'il "essaie de casser le PS", chose qu'il "parvient assez facilement" à faire, selon elle. "Il voudrait aussi casser les Républicains mais il aura beaucoup plus de mal", a-t-elle ajouté.
Interrogée sur l'arrivée remarquée de M. Macron sur l'esplanade du Louvre le soir de sa victoire, la députée européenne a déclaré que le président "se souhaite en monarque de la République".
Sur les qualités du successeur de François Hollande, elle a toutefois admis qu'il avait "du talent", que c'était "quelqu'un d'intelligent" et qu"il était "solaire", ajoutant, non sans une certaine ironie, qu'il ne fallait "pas trop s'approcher du soleil car après ça brûle".
Se projetant sur le "troisième tour" des législatives, Nadine Morano a déclaré que sa formation politique devra "combattre le projet de M. Macron et gagner cette majorité absolue à l'Assemblée nationale".
Pour se faire, il faudra "un programme différent de celui de François Fillon", dont le contenu est "en partie responsable de la défaite des Républicains", selon elle.
commentaires