Près de 400 personnes ont assisté ce mercredi soir, dans la Salle des Princes du Grimaldi Forum, au meeting de fin de campagne de la liste L’Union, conduite par la présidente du Conseil national.
Et un spectateur n’est pas passé inaperçu: Stéphane Valeri. Lui, prédécesseur de Brigitte Boccone-Pagès, maintenant président-délégué de la Société des Bains de Mer, a suivi attentivement le déroulé d’une soirée bien rythmée et huilée qui a duré plus de deux heures.
Hommage à Stéphane Valeri
Et lorsqu’il s’est agi, pour la présidente sortante, de rendre hommage à son "mentor", c’est debout, la main sur le cœur, qu’il s’est montré à tous, sous les applaudissements. "Ce soir, je vais vous demander d’applaudir celui qui fut un grand président pour notre Assemblée, un grand conseiller ministre des Affaires sociales et de la Santé, celui qui m’a permis de devenir la première femme vice-présidente et la première présidente du Conseil national (...)!"
Oui, la dynamique de Stéphane Valeri est encore là, palpable. Et les discours de nombreux des candidats aux élections nationales de demain ont largement fait écho au travail engagé depuis la dernière mandature. Un travail que comptent poursuivre les vingt-quatre de L’Union, qui rassemble cette année les trois sensibilités en lice en 2018.
Défendre les spécificités monégasques
Alors il fut question de logement bien sûr, "pour que la pénurie ne revienne jamais", a souligné Stéphane Lobono, "pour réformer le fonctionnement du système domanial" a rajouté Nicolas Croési.
Parce que la santé est l’affaire de tous, le tout nouveau en politique Philippe Brunner veut "un projet de santé publique à la hauteur de nos besoins". Et pour protéger le modèle monégasque, Mikael Palmaro le rappelle: "La priorité nationale fait partie de notre ADN. Elle nous protège en termes d’emploi, de logement, d’attribution quelle qu’elle soit. Et nous n’avons pas d’autres choix que d’en faire notre bataille la plus élémentaire."
Les femmes aussi ont fait entendre leur voix, notamment pour des évolutions sociétales. Nathalie Amoratti-Blanc reste "très vigilante aux progrès qu’il nous reste à réaliser en matière de droits des femmes et d’égalité femme/homme".
Christine Pasquier-Ciulla, qui revient sur la scène politique, parle avec conviction de libertés, celles "de disposer de son corps", "de se marier", "de divorcer", "de travailler", "celle d’être traités de la même manière que l’on soit un homme ou une femme: dans notre famille, lorsqu’on est parents et qu’il y a une séparation – mais aussi dans nos rémunérations."
Béatrice Fresko, qui a rejoint l’Union après avoir été dans la minorité Horizon Monaco, insiste également sur "la lutte contre les violences domestiques, la défense des personnes vulnérables et l’inclusion de tous dans nos sociétés." La benjamine Mathilde Le Clerc veut que la jeunesse puisse faire une belle carrière dans son pays. C’est d’ailleurs ce que souhaite Régis Bergonzi, "car ils seront les moteurs du futur de notre Nation!"
De quoi encourager les jeunes à aller voter demain…
Trois idées fortes
• Création d’une agence immobilière domaniale
Franck Lobono s’est réjoui du travail accompli alors qu’il était président de la commission Logement: "Oui nous avons réussi le pari lancé il y a 5 ans! Oui nous avons réussi à construire plus de 600 logements! Ce soir, nous pouvons dire que la question de la quantité des appartements domaniaux est bientôt réglée."
Mais les candidats veulent aller plus loin et réclament une gestion du parc dédié aux Monégasques "moins bureaucratique". Nicolas Croési explique: "Voilà l'esprit de l'agence domaniale que nous voulons créer. Laisser des appartements vides pendant des mois alors que des familles sont dans l'attente, organiser des commissions d'attribution tous les six mois ou tous les ans… Cela doit changer. Nous voulons que des appartements soient attribués tout au long de l'année, chaque mois par exemple, pour mieux répondre à vos besoins, en temps réel. (...) Nous voulons aussi supprimer les pénalités lors d'un premier refus, car il est tout à fait légitime que vous décidiez si oui ou non vous vous sentez bien dans votre futur appartement."
• Pas d’Europe en dehors de lignes rouges
Les candidats sont clairs et nets. "Si on signe un accord, c’est que nous y avons intérêt, et qu’on en comprend toutes les conséquences. Pour commencer, il faut déjà que les négociateurs européens assimilent ce qu’est notre pays, notre population monégasque, et pourquoi notre modèle fonctionne si bien. Après, on discute." Régis Bergonzi est sans compromis sur un éventuel accord avec l’Union européenne.
Mikael Palmaro insiste: "L’Union Européenne doit l’entendre: nous ne transigerons pas sur nos spécificités monégasques, sur ce que nous sommes! (...) Vous pouvez compter sur nous tous, pour ne pas ratifier un accord qui ne les respectera pas!"
La leader Brigitte Boccone-Pagès d’insister en fin de meeting: "Oui, nous devrons être forts pour faire entendre notre voix dans le cadre de la négociation d’un éventuel accord d’association avec l’Union Européenne. Et le Conseil national défendra pied à pied chacune des lignes rouges régulièrement rappelées par le Prince."
• Un plan de mobilité efficace et durable
Morgane Jade Aureglia plaide pour "un plan de mobilité efficace et durable", "depuis le pas de votre porte, en passant par votre lieu de travail, jusqu’à la gestion des flux à l’échelle régionale." Et de poursuivre: "Nous souhaitons voir des solutions pérennes pour limiter l’entrée des véhicules en Principauté avec la mise en place de moyens de transport rapides pour venir chez nous. Nous souhaitons également un plan de végétalisation de la ville avec des parcours piétons et cyclables attractifs et cohérents."
Face aux enjeux climatiques, "l’Union demande la création d’une structure transversale de type Délégation Interministérielle [pour] atteindre les objectifs de neutralité carbone souhaités par notre Souverain."
Jean-Louis Grinda, président de la commission Environnement entre 2013 et 2018, rappelle "les batailles homériques que nous avons connues pour que notre pays puisse bénéficier d’une usine de retraitement des déchets correcte et non pas ce que l’on voulait nous refourguer il y a dix ans. Comme quoi il ne faut jamais lâcher le morceau. C’est valable dans tous les domaines et vous pouvez faire confiance aux 24 élus de L’Union: nous ne lâcherons jamais le morceau."
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