"2024 a été complexe, difficile…" Malgré l’obtention en juillet dernier des JO d’hiver 2030, Renaud Muselier n’aura pas de mal à tourner la page, au 31 décembre. Enfin, pas tout à fait. Pour le président de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, 2025 ne s’annonce pas forcément mieux. "La visibilité est intéressante, ironise-t-il. Il n’y en a pas!"
Ce vendredi, pour la dernière assemblée plénière de l’année, ça ne l’empêchera pas de présenter un budget de 3,5 milliards d’euros, dont 270 millions de plus qu’il y a un an iront à l’investissement. C’est surtout sur une partie du budget de fonctionnement que la collectivité devra se serrer la ceinture. Exceptés ce qui touche aux transports (qui passent de 1,07 à 1,53 milliard) ou aux lycées (300 millions, stable),
Des coupes dans la culture
"On a fait le choix de la responsabilité et de la solidarité", affirme Renaud Muselier. Comme si le gouvernement Barnier n’avait pas été censuré et l’effort demandé aux collectivités acté. Le budget Muselier anticipe 80 millions d’euros d’économie (au lieu des 110 millions initialement prévus). "Le gouvernement va changer, mais pas la dette", souligne-t-il. Son plan? "La chasse aux doublons avec l’État" ou encore la baisse des crédits accordés à la culture pour la dizaine de villes qui réduisent les leurs.
S’il fera personnellement des économies? "Je ne dépense rien, moi, répond-il. J’ai un collaborateur en moins que ce que la loi permet. Je ne reçois pas, je ne voyage pas. Ou très peu. Sur les 190.000 de budget voyages voté, j’en ai dépensé 63.000, pour me rendre à Salt Lake ou en Suisse rencontrer le CIO (Comité international olympique, Ndlr). Quant aux frais de protocole, ils ont diminué de 46% depuis 2017. Et on est à moins 55% pour les frais de bouche sur la même période."
À la recherche du Tony Estanguet des Alpes
Parmi les premiers points abordés, la création du comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2030 et celle de la société de livraison des ouvrages olympiques, qui sera basée à Marseille. La Région devrait "amorcer la pompe" à hauteur de 2,7 millions d’euros, sur une enveloppe finale estimée entre quasiment 2 milliards et 2,3 milliards (l’État, le CIO, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et les sponsors mettront également la main à la poche).
Le défi du moment? Trouver le Tony Estanguet des JO des Alpes françaises, en évitant tout conflit d’intérêts et à moindre coût. Pour le poste de président du Cojo, Comité d’organisation des Jeux olympiques, la rémunération sera de 220.000 euros, primes comprises (contre 470.000 pour les Jeux de Paris). En lice? Martin Fourcade, Vincent Jay et Marie Martinod.
Son combat contre Benoît Payan
Reste également à savoir où sera Renaud Muselier d’ici là. Mercredi, il a annoncé aux élus de droite et du centre sa très probable candidature dans le 4e secteur de Marseille pour les municipales de 2026. Et cela, pour faire taire "les rumeurs" et contrer une éventuelle alliance entre le maire de gauche actuel Benoît Payan et la présidente de droite du conseil départemental des Bouches-du-Rhône Martine Vassal. "L’enjeu, c’est stop ou encore M. Payan, précise Muselier, qui s’appuie sur les scores des dernières élections et non un récent sondage. Ce n’est pas le RN. D’ailleurs, je ne crois pas du tout à un match Payan-Allisio."
Pourquoi lui et pas un visage de la nouvelle génération, comme envisagé? "Je vois déjà des sécateurs, mais ma tête est plus dure à couper, rétorque-t-il. Je suis une vieille bête." Tout en ajoutant des "si" à sa participation: "Si on arrive à s’entendre, si ça ne fait pas tout un pataquès…" Et de conclure: "Quand on est uni, quand on n’est pas toujours dingue, on gagne."
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