Edito

Par Guillaume Aubertin

EDITO. Le blase de l'emploi

Rions de tout mais ne nous moquons pas des patronymes. Même lorsqu’on s’appelle Pierre Plouffe et qu’on est champion de ski nautique!

Publié le 28/03/2023 à 22:36, mis à jour le 28/03/2023 à 22:36
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Patrice Lapoirie / Nice-matin

C’est une règle d’or universelle. On ne se moque pas des habits, ni de la famille. Et encore moins du prénom. Eric Dupond-Moretti aurait-il oublié ce principe de base? En plein débat parlementaire, le ministre de la Justice a récemment interpellé le député azuréen Bryan Masson (RN), en le prénommant "Bri-ian". "Pardonnez-moi, je n’ai pas osé l’accent étranger", a-t-il ironisé face aux élus, fier de son effet. Le message sous-jacent du garde des Sceaux est entendu. Un peu facile de s’attaquer à l’extrême droite sur le terrain de l’ouverture d’esprit.

"Blessé" par cette "blague osée", le député RN n’a évidemment pas manqué de se poser en victime. "Je m’appelle Bryan parce que je suis issu de la classe populaire. Désolé de vous le rappeler", a-t-il rétorqué au garde des Sceaux. Et de lui reprocher au passage son "mépris" et son... "racisme social". Tout cela est de bonne guerre.

Mais cette petite querelle politique est l’occasion de s’interroger sur l’importance du nom dans nos vies. D’aucuns disent qu’il influe clairement sur notre personnalité. Et ce, quelle que soit notre classe sociale. Bryan Masson n’a évidemment pas à s’excuser de s’être fait baptiser ainsi. D’ailleurs, tous les Bryan du monde ont le droit de quitter leur cuisine pour rejoindre un jour l’hémicycle. Même si pendant longtemps, on pensait qu’il fallait s’appeler Michel ou Jean-Pierre pour squatter les bancs du Sénat et de l’Assemblée nationale. Cette époque est aujourd’hui révolue.

Le monde s’ouvre. Fort heureusement, pas la peine d’avoir le blase de l’emploi pour faire carrière. Du danseur Benjamin Millepied au basketteur Mickaël Gelabale, en passant par Pierre Plouffe, champion de ski nautique canadien, ou encore Édith Cresson, l’ancienne ministre de l’Agriculture... les aptonymes célèbres sont légion. Mais c’est une autre histoire.

Réjouissons-nous plutôt de cette diversité patronymique qui fait la force et la beauté de notre pays. Petit à petit, les Fadila, Bryan et Jordan sont parvenus à se faire une place au sein des plus hautes instances de la République. Puis, un jour prochain, notre président de la République s’appellera Jade, Léa, Igor ou Mohamed... Avec ou sans l’accent étranger.

“Rhôooooooooo!”

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